En théorie vous devriez avoir raison. En pratique, ce n’est pas le cas et c’est bien
là le problème :
Le taux de prélèvement s’applique sur le brut. On obtient
ainsi le net.
Par conséquent, des variations de ce taux ne devraient,
comme vous le dites, ne pas avoir
d’incidence sur le brut. il devrait demeurer en l’état. seul le net devrait
varier.
On devrait s’attendre à ce qu’une diminution du taux de
prélèvement aboutisse à un salaire net supérieur pour une salaire brut inchangé.
Les statistiques auxquelles je me réfère font la comparaison
des les salaires bruts moyens (par mois
et par heure) dans les différents pays européens.
En lisant ces tableaux, on ne devrait donc pas s’attendre à noter systématiquement une différence dans les
salaires brutes entre pays libéraux, adeptes de la dérégulation et les autres
pays.
Or, au contraire, on voit que les pays caractérisés par une économie
libéralisées et dérégulée, ayant réduit les prélèvements (de toutes natures) disposent
systématiquement de salaires bruts MOINDRES que dans les autres pays.
Cela ne devraient pourtant pas être le cas.
Explication ? Selon moi, Macro économiquement, pour un taux
de prélèvement donné, les entreprises sont contraintes de consentir un montant
brut afin d’aboutir au salaire net minimum qu’elles acceptent de donner en
fonction du marché du travail, etc.
D’une manière ou d’une autres, le états libéraux qui choisissent
de déréguler et d’abaisser les prélèvements mettent tout en œuvre (par exemple
en abaissant les salaires minimums) pour permettre aux entreprises d’adapter le
montant des rémunérations brutes qu’elles supportent.
De la sorte, le bénéficiaire de l’opération n’est pas le
travailleur mais bien l’entreprise
En bout de course nous observons une baisse du taux de prélèvement ET une diminution
des salaires bruts (par exemple par le diminution ou la suppression des
salaires minimums) tandis que les salaires nets n’augmentent pas voire qu’ils
baissent....
Dans ce cas, la diminution des prélèvements correspond alors
à un enrichissement des entreprises.
C’est un appauvrissement des travailleurs car l’effet
négatif sur le budget des états va se traduire par une diminutions des
prestations sociales, une augmentation de la partie à charge des usagés, une
augmentation des taxes à la consommation, etc.
C’est ce qui explique que malgré un taux de prélèvement bien
inférieur à la Belgique, le Royaume-Unis
connaissent un salaire brut moyen (exprimé en standard de pouvoir d’achat)
inférieur à la Belgique !!!
C’est ce pourquoi le Royaume-Unis, l’Europe du sud et de
l’est se situent en bas du tableau.
Attention : pour comparer les salaires il faut le faire en
standard de pouvoir d’achat, le coût de la vie étant différent d’un pays à
l’autre. Si non, on ne peut par exemple comparer un salaire français à un
salaire roumain....
Vos tableaux ne sont pas exprimés en standard de pouvoir
d’achat.
En outre, il consistent à dire : pour un brut de 3000, on a
un net de 2423 euros au Royaume-Unis alors qu’on a seulement un net de 1983 euros en Belgique.
Sauf que, là où vous aurez un brut de 3000 € en Belgique, vous aurez -
par exemple - un brut de 2300 € au Royaume-Unis car la législation le permet.
Par conséquent, le net, lui aussi, est différent.
En résumé : là où les prélèvements sont moins élevés, les
travailleurs ne gagnent pas nécessairement mieux leur vie puisque,
paradoxalement, on leur accorde des salaires brut inférieurs à ceux accordés
dans d’autres pays.
Il ne faut donc pas comparer exclusivement les taux de prélèvement mais aussi les
salaires bruts.