"Il s’agit
maintenant de s’indigner sur les profondes injustices qui vous côtoient chaque
jour et que vous soutenez par votre silence."
C’est pas possible ! Pour commencer, on n’aurait
pas assez de 24 heures par jour. Et ensuite de ça, on boufferait plus, on
dormirait plus, on ne se reproduirait plus (lire : on ne se livrerait plus
au simulacre de la reproduction).
Donc, il faut s’en tenir aux indignations viscérales,
à celles qui viennent des tripes, parce que si l’indignation est le fruit d’une
réflexion, ce n’est plus qu’une posture intellectuelle qui, si elle ne s’accompagne
pas des abstinences sus-énumérées, est limite comédie.
La spontanéité, à l’opposé, fait que les indignations
augmentent en intensité, non pas en proportion de la gravité des faits, mais de
la proximité que nous ressentons à l’égard de celui ou de ceux qui ont été criminellement frappés…
Et je suis bien certain que si le 11 septembre,
deux avions de ligne avaient percuté les tours Petronas, à Kuala Lumpur, il y a
longtemps qu’on n’en parlerait plus, comme à chaque fois qu’ils font leurs
trucs entre eux.