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Voltaire Voltaire 5 décembre 2006 21:22

La réforme de l’Université est en France un vieux serpent de mer, auquel il faudra pourtant un jour bien s’attaquer. Mais les problèmes sont multiples.

Pour commencer, il faut se rappeller que l’université a dû absorber en une quinzaine d’années un doublement des effectifs (voire plus dans certaines matières), et ce sans augmentation proportionnelle de son budget. Le bilan n’est donc pas si mauvais...

Il faut ensuite reconnaitre que la professionalisation des études a progressé (notamment avec le système LMD), même s’il reste des efforts à faire.

Enfin, il faut se rappeler que l’université a une double mission : formation et recherche, et que la reconnaissance du travail d’enseignement n’existe pas (et je ne parle pas des salaires).

Quels sont donc les principaux défis et solutions possibles :

- donner une visiblilité et une atractivité suffisante aux universités française. Elles sont actuellement éclatées sur le territoire, chaque région, voire département, voulant avoir la sienne. S’il faut reconnaitre la nécessité d’aménagement du terrtoire et d’égalité entre ceux-ci, il faut admettre qu’avoir 50 universités de bon niveau est impossible. La solution passe donc par un regroupement, même si l’on peut parfaitement admettre l’existence d’annexes spécialisées dans des villes moyennes. Regroupement donc, et spécialisation pour les centres les plus petits. Mais cela implique aussi la construction de logements étudiants, si l’on veut que ceux-ci soient plus mobiles.

- donner une véritable autonomie de gestion aux universités. Actuellement, bien que prévue dans la loi, celle-ci est quasi nulle, en raison de divers blocages. Il faut redonner aux conseils d’administration la liberté de disposer de leur foncier, de recrutement des enseignants etc..., tout en garantissant l’égalité des cursus et des diplômes (une licence obtenue à Bordeaux doit être équivalente en niveau à celle de Paris VI).

- le problème de la sélection est un faux problème. Comme certains l’ont indiqué, elle existe, mais est répartie au cours du cursus. Le problème principal est le manque d’information et d’orientation des étudiants. Le travail à l’université exige une autonomie que tous n’ont pas à 18 ans, mais il est aussi ridicule de penser que l’on doit être le meilleurs à 18 ans et que l’on ne puisse pas se révéler plus tard (pour information, je ne serais sans doute jamais entré dans la filière de mon choix après le bac s’il y avait eu séléction, d’autant que j’étais resté 1 mois à l’hosto l’année du bac, et pourtant j’ai ensuite réussi la fac jusqu’au doctorat, puis en recherche, dans le domaine que j’aimais...). Par contre l’information manque. Bayrou avait institué un semestre d’orientation, qui malheureusement est ensuite passé à la trappe. C’était une excellente idée, et plusieurs exemples étrangers montrent l’intérêt de ce type de première année d’orientation, de même que de permettre à certains de se réorienter plus tard (on ne fait pas toujours le bon choix à 18 ans...). Mais effectivement, la nouvelle formule d’orientation pendant l’année du bac est bonne.

- Enfin, il faut revoir l’équipement des université (qui est souvent insuffisant) et les salaires de départ des enseignants-chercheurs.

Tout cela demande des moyens supplémentaires. Une partie doit venir de la dotation de l’Etat, mais il ne serait pas anormal, une fois que les réformes ont été entreprises, et donc la qualité de l’enseignement améliorée, de faire payer plus les étudiants (car il s’agit bien là d’un investissement pour l’avenir de leur part). Mais cela implique ici aussi diverses mesures : plus de bourses, mieux dotées, des prêts à taux zéro, et encore une fois, des logements en plus grand nombre.

Vaste chantier, mais indispensable car de là dépend la compétitivité de notre pays.

J’ajoute un mot du rapprochement avec les grandes écoles. Celui-ci est nécessaire, et se fait progressivement, car ces dernières ont aussi compris qu’elles étaient trop éclatées et donc peu visibles. C’est un peu l’objectif des pôle de compétitivités et autres réseaux thématique de recherche que de fédérer les différents établissements. Il est important que l’Etat ne force pas la chose, mais plutôt offre des incitations financières aux meilleurs dossiers de rapprochement en fonction de critères de qualité clairement définis.


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