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Philippe Vélo 28 avril 2015 14:13

Commentaires suite aux 3 derniers articles de Alain Désert dont les 2 précédents sont intitulés :

La politique monétaire de la BCE : géniale, rationnelle, ou nuisible ?

BCE - USD/EURO :

La réaction des différentes banques centrales à travers le monde depuis le 1er QE de la FED en 2008 a contribué à une surévaluation « artificielle » de l’euro qui peut être estimée à environ 10%.

Cette estimation est faite par rapport au dollar (1,33 en moyenne de 2008 à fin 2014) contre 1,20 (support technique souvent observé depuis 10 ans maintenant et avant chaque QE de la FED . Egalement niveau admis pour la PPA -Parité du pouvoir d’Achat- )

Ainsi, on peut comprendre ex-post que dans un contexte économique mondial difficile, cette surévaluation sur longue période , ait conduit au risque de déflation souvent évoquée et mette ainsi la BCE en situation de réagir en lançant son propre QE

Je pense donc :

- Que la BCE n’avait pas le choix .Le fort décalage dans le temps traduisant peut-être son hésitation à se lancer dans " l’inconnu ( merci l’Allemagne )

- Que l’euro n’est qu’en phase de normalisation .Cela passera probablement par une phase de sur-réaction dans la zone 1,05-1,10 contre l’USD, symétrie par rapport à 1,20 due au timing différent du QE.

SPOLIATION DES EPARGNANTS :

Je souhaite relativiser ce propos pour 2 raisons :

- Le raisonnement doit s’appuyer sur la notion de taux réel de rémunération et non de taux nominal .La notion de pouvoir d’achat impose la prise en compte de l’inflation , même si son estimation est parfois contestée

- De plus, pour une partie significative de la population, la capacité d’endettement largement augmentée par des taux d’intérêt nominaux très bas s’assimile à une réelle augmentation de pouvoir d’achat.

Comme l’explique Jacques Attali dans son livre « Tous ruinés dans 10 ans », la véritable spoliation des épargnants en zone euro est à venir ( inflation , défaut des dettes souveraines ..............) si nous restons dans les mesurettes budgétaires , laxisme également entretenue malgré elle , par la BCE .

Ces remarques étant faites, j’adhère tout à fait à l’idée principale développée dans ces articles .L’impact sur les marchés financiers et notamment sur les primes de risque , engendré par ces politiques monétaires non conventionnelles associées à des taux à 0 maintenus sur longue période, nous expose de manière inconsidérée à la prochaine crise qui ne manquera pas de surgir.

Les commentaires autour du prochain " cygne gris " (bulle obligataire, défaut en zone euro, croissance chinoise, retournement de cycle aux US .... ..) prolifèrent. Si nous croyons Nassim Nicholas Taleb sur l’imprévisibilité du prochain « cygne noir », l’inquiétude reste de mise en cas de poursuite de la faiblesse , voire de l’essoufflement de l’économie mondiale . Et ce , malgré les Banques Centrales , derniers remparts à tester par les marchés après que la « patate chaude » se soit déplacée de la dette privée américaine vers les banques à travers le monde , puis dans les comptes publics pour se trouver aujourd’hui chez nos banquiers centraux .

Il en va de la crédibilité de leur action , confiance dans les monnaies et leur capacité à stocker de la valeur malgré leur production excessive .

Ainsi va la nouvelle imposture, qui après les « subprimes » veut nous amener à croire que les leçons tirées de la crise économique et financière de 1929 apporteront la solution .La croissance tirée par la dette excessive devra tôt ou tard s’ajuster .

Puissance de l’imprévisible ( Taleb ) face à l’impuissance de nos dirigeants politiques et financiers , balbutiant devant l’histoire qui sous des formes différentes ne fait que se répéter .


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