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Agafia Agafia 5 mai 2015 19:01

@La Dame du Lac
Z’avez oublié le gibet de Montfaucon, le bucher, et avant l’estrapade, la fourche de l’hérétique, la vierge de fer, la cure par l’eau, la chaise de Judas, la cage de fer, le pal, l’âne espagnol, l’écraseur de tête, l’araignée espagnol (pour arracher les seins des femmes dites hérétiques), la manivelle intestinale (pour souvenir, voir la scène finale de « Braveheart »), la torture du tonneau, le grill (avec beaucoup de versions selon les pays, l’écartelement (notamment pour les régicides)....


Et j’en oublie...

M’enfin y avait pas la télé, alors fallait bien amuser le bon peuple...

Quant à notre époque qui ne cultive que la mort, le sexe et le fric, m’est avis que rien n’a beaucoup changé depuis des siècles et des siècles....

Mais on voit que ce que l’on veut bien voir.

Pour finir :

Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre. 
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n’en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre. 
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :
A lui n’ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La ballade des pendus, François Villon

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