• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Orélien Péréol Orélien Péréol 12 mai 2015 10:27

Merci pour cet article, qui donne envie de lire le livre.J’avais émis l’hypothèse (en 1992 environ) que nous étions en contre modernité. Le projet moderne de domestication de la nature implique la séparation de l’homme et de ladite nature (Bruno Latour « nous n’avons jamais été modernes »). Le terme « règne » (de l’homme) évoque cela.Evoque cela aussi : « Non seulement la nature est devenue objet d’expérience mais l’existence humaine est interprétée comme une expérience à réaliser, un projet, un essai, une tentative. Mais cette tentative se retourne contre elle. »C’est ce retournement qu’évoque le mot contremodernité (et non hypermodernité, post étant insuffisant pour dire au mieux de quoi est fait le changement de paradigme qui nous arrive).Je poursuis cette recherche : la technique n’est pas contrôle de la nature, domination... la technique est tissée de nature. Certains distinguent le robot et le jardin, comme deux catégories de créations techniques. En fait, le robot est plein de micro-jardins :

http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/04/20/nous-avions-des-avions_1340362_3232.html

A force d’accumulations de techniques tissées de nature, la nature s’épuise et devient indisponible à la poursuite de l’accumulation. (il y avait un texte de Péguy sur la modernité comme une caisse d’épargne : on reçoit toujours plus que ce qu’on y met, et cela sans fin. Il faudrait que je recherche les références). La nature se sature aussi des déchets que produisent cette attitude moderne et nous oblige à vivre de plus en plus dans notre poubelle (la poubelle ne peut plus être vidée dans un espace autre, écartée pour que la nature prenne le temps de recycler ce qu’elle contient).

D’où l’inversion contremoderne. Dans les sciences, il y a un concept d’inversion du modèle aux limites (cela joue un rôle nno négligeable dans « la condition postmoderne » de Lyotard). C’est un peu cela.

La solution serait dans l’intégration mentale de cette contremodernité : recherche d’une sobriété, de la jouissance de ce qui est plutôt que de la recherche de plus, plus perçu comme mieux.

A mon avis, cela ne se fera pas. On compte sur la croissance pour réduire le chômage et la réduction du chômage est le critère de réussite des hommes politiques qui permet leur réélection ou non ; tandis que la croissance épuise un peu plus la planète et rend un peu plus difficile chaque jour le maintien d’une humanité aussi nombreuse.

Le seul groupe que je connais (un peu) qui serait dans cette ligne là est Négawatt.

http://www.negawatt.org/association.html

En tout cas merci pour cet article.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès