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Jason Jason 18 mai 2015 11:13

Les inconvénients du libre-échange sont connus depuis le XIXème siècle lorsque l’économiste allemand List http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_List mettait en garde contre les dangers du libre échange (Zollverein) entre les différentes provinces allemandes. Il croyait en des échanges limités et contrôlés. Les pour et les contre ne datent pas d’hier et ne sont pas la dernière découverte de The Economist.

Le protectionnisme n’est plus de mise ajourd’hui, mais il existe bel et bien. Il est devenu un terme honteux et très discret. Il prend la forme de réglements, de normes, de soutiens financiers et d’avantages fiscaux. les Etats protègent les secteurs « critiques », médecine, pharmacie, aéronautique, alimentation, agriculture et élevage, environnement, etc. 

Le reste — la consommation courante des ménages— a été abandonné au marché sauvage, à la libre entreprise et à l’exploitation généralisée des populations. Le résultat est que les populations de l’Occident enrichissent les fournisseurs d’Asie et permettent un relèvement des salaires (même s’ils restent très faibles en comparaison des nôtres) et des conditions de vie des habitants de ces pays. Le transfert de richesses est permanent et bien rôdé.

A propos du « made in », l’Union européenne autorise le label « fabriqué en ... » si un produit ne contient pas plus de 60% de composants importés hors de l’EU. 

Toutefois, cet échange inéquitable a des avantages pour quelques-uns dans les pays importateurs. Tout d’abord les intermédiaires du commerce font de juteux profits, ensuite les services fiscaux qui prélèvent la TVA quoiqu’il arrive, et enfin le consommateur de base qui voit son pouvoir d’achat accru grâce aux produits à bas coût (le fameux « low cost »). On a cru ainsi, pour le consommateur, lui donner des avantages économiques. Et donc limiter les pressions salariales : « de quoi vous plaignez-vous ? vous pouvez acheter des tonnes de cochonneries pour pas cher ». Quant à la destruction des emplois dans les pays importateurs, c’est la destruction créative chère à l’économiste Schumpeter. Les militaires diraient « collateral damage ». Le lecteur appréciera.

Quand on parle de libre échange ou de protectionnisme, il faut se poser la question des produits (et accessoirement des services) en question et dans le détail. Mais, pour les bureaucrates de l’OMC et de l’UE, le travail à faire serait trop important. Alors, on utilise les mots-valise et les concepts creux, chers, il est vrai à nos politiciens. La presse s’en mêle et découvre que M. Jourdain fait de la prose sans le savoir.

Et vogue la galère...


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