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Sam (---.---.202.248) 28 décembre 2006 18:40

Quelques infos à relier avec :

- les sondages montrant que les Français sont la moitié à voir en perspective possible la chute dans la rue ;
- les conséquences des politiques socio-économiques menées depuis vingt ans au moins ;
- les actions et résultats des structures étatiques ou para-étatiques pour éliminer/enrayer/pallier l’exclusion.

En France en Novembre 2006, alors que la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) annonce près de 7% de retard de paiement de loyers par les locataires en 2002 (souvent en raison des coûts du chauffage électrique), le Gouvernement annonce 100 000 places en centres d’hébergement pour les sans-abri au titre du « plan hiver » (du 1er novembre 2006 au 31 mars 2007).

Nombre de sans-papiers et « invisibles » échappent aux statistiques (mais ils étaient environ 200 à manifester à Calais quelques jours avant.)

Nombre de SDF en France

Population typiquement difficile à évaluer par son absence de la société organisée et administrée, les personnes sans domicile fixe sont difficiles à compter. Les évaluations varient considérablement.

Un comptage effectué une nuit de janvier 2004 par l’Insee a dénombré 86 000 SDF en France. Selon Patrick Declerck, il y a à Paris un noyau dur de 10 000 à 15 000 personnes qui vivent habituellement et de manière continue dans la rue (les clochards fortement désocialisés).

Au-delà de cette population stable, on trouve un groupe plus instable ou moins durable et deux fois plus grand (20 000 à 30 000).

La recherche fréquente d’un recoin parfois bien caché, par souci de protection contre les intempéries ou par pudeur, augmente les incertitudes de dénombrement et surtout rendent plus difficiles l’action d’assistance ou d’entraide par les particuliers, les associations ou les secours.

Mortalité

En France, le collectif des Morts de la rue, regroupant une quarantaine d’associations, a recensé 112 morts de février à octobre 2005. La variation saisonnière est peu importante, le froid a tué 5 personnes sur les 112. Ces personnes avaient en moyenne 49 ans, alors que l’espérance de vie est de 77 ans pour les hommes et de 84 ans pour les femmes, le plus jeune avait 31 ans et la moitié avaient moins de 50 ans.

Les principales pathologies sont liées à la malnutrition et notamment aux carences en vitamine C et en calcium : anémie, hémorragies, troubles neurologiques ou cardio-vasculaires, fractures. Le manque de suivi médical empêche la prévention de maladies bien traitées comme le diabète ou l’hypertension. À ceci s’ajoute une forte consommation d’alcool et de tabac, entraînant des maladies cardiovasculaires, des cancers ORL et des cirrhoses.

L’étude a également recensé 21 morts violentes : 8 assassinats, 7 morts dans des incendies et 6 chutes mortelles.

Emploi et exclusion sociale

On voit souvent les personnes sans domicile fixe comme des personnes désocialisées, totalement exclues de la société. Or, on s’est aperçu au début des années 2000 que c’était loin d’être le cas général.

L’étude faite en 2004 par l’Insee a montré qu’en France :

· trois SDF sur dix ont un emploi, en général précaire (contrat à durée déterminée, intérim) ; c’est généralement pour eux le coût du logement (en dramatique progression) et l’insuffisance des logements sociaux qui les maintiennent à la rue. · quatre SDF sur dix sont inscrits à l’Agence nationale pour l’emploi, et sont donc dans une dynamique de recherche d’emploi. S’il n’y a pas double appartenance à ces deux catégories (conservation de l’inscription à l’ANPE en même temps que le bénéfice d’un emploi précaire), alors seuls 30 % des SDF en France sont réellement désocialisés.

Les « grands exclus » :

Le phénomène des « grands exclus » est un phénomène social complexe à gérer. Il ne s’agit pas uniquement de pauvreté, mais surtout d’une désocialisation, d’une perte du lien social. En effet, une personne pauvre a en général des amis, de la famille qui peut l’héberger ; si la personne se retrouve dans la rue, c’est qu’elle a coupé ses liens avec ses amis et sa famille, ou l’inverse, ce qui arrive le plus souvent. Cela peut être en raison d’un déracinement (personne née à l’étranger ou ayant longtemps vécu à l’étranger, qu’elle soit de nationalité étrangère ou pas), de problèmes psychiatriques, d’un drame familial, d’un rejet de la part de l’entourage, d’une rupture voulue en raison de sévices subis.

Dans un ouvrage récent, L. Thelen, chercheur belge ayant travaillé avec des acteurs institutionnels et des ONG d’aide aux personnes sans-logis ainsi qu’« en tant que » sans domicile fixe lui-même, cela en Belgique, en France et au Portugal, met en exergue la violence extrême qu’exerce l’environnement de la rue sur ses usagers principaux.

Afin de survivre à ce milieu destructeur, ces derniers sont contraints à se soumettre à toute une série d’adaptations qui, à leur tour, vont encore renforcer la dépendance de l’individu vis-à-vis dudit milieu.

Ce véritable cercle vicieux va mener le sans-abri à ce que l’auteur nomme « l’exil de soi », processus de désocialisation à ce point poussé que celui qui en est victime se trouve graduellement dépourvu de tout support social.

En sus d’apporter un certain nombre d’évidences montrant que le sans-abrisme peut conduire aux mêmes extrémités dans des milieux socioculturels très différenciés, cet ouvrage met également en lumière le fait que certaines institutions d’aide sociale, en ne prenant pas suffisamment en compte les contraintes environnementales auxquelles sont soumises les personnes souffrant d’extrême exclusion, participent au renforcement du processus d’exil de soi.

En effet, les personnes sans domicile fixe sont souvent réticentes à dormir dans les foyers : ceux-ci ne présentent pas des garanties de sécurité (notamment en ce qui concerne les vols), ils n’acceptent en général pas ceux qui ont des chiens, ni les couples de SDF.

Les chiens, outre le fait d’être des compagnons fidèles qui ne jugent pas, constituent également un moyen de défense contre l’agression, et empêchent de se faire arrêter par la police ou la gendarmerie lorsque celle-ci ne dispose pas d’un chenil...

Source : Wikipedia (page non définitive)


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