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kalachnikov lermontov 6 septembre 2015 13:05

@ clostra

Il ne risque guère d’être conscient. Mais la faculté d’abstraction (se détacher de l’expérience) est là, de même que la réflexion, me semble-t’il.
Ainsi, l’idée de se soulager* est là ; c’est le premier élan. Mais il y a un inversement du jugement chez lui. Ainsi est-il capable de se retenir et de supporter le déplaisir jusqu’à ses propres limites. Il y a eu une sorte de substitution dans son esprit ; une voix autre, la voix de son maître, a en quelque sorte supplanté celle de la nature. Mais ces deux voix coexistent, cela se remarque lorsqu’on décompose le mouvement ; l’élan premier est de se soulager, le second de se réfréner jusqu’à la limite du supportable. Une situation de conflit. Qu’il peut du reste gérer de lui-même en apprenant à demander à sortir qui est un signe indéniable de réflexion (il s’est intuitivement interrogé sur ce qui se passe et a déterminé une solution de façon à mettre un terme au conflit).

Contrairement à ce que vous pensez le plaisir n’existe pas. Ce qui existe c’est de fait un contre-déplaisir, ce qui est très différent. Le second n’existe pas sans l’autre et l’éradication de l’un entraîne de facto la capacité d’advenir de l’autre. L’existence se déroule selon une bonne neutralité et à certains intervalles les instincts s’éveillent, du fait de stimuli internes ou externes. Par exemple, vous avez faim ; cet état est une souffrance ; vous parvenez à assouvir votre faim et de fait la satiété n’est nullement ce que l’on imagine ; c’est de facto une contre-faim.

On emploie les termes pensée, conscience, etc, sans les explorer. Mal parler c’est déjà mal penser. Chez l’être humain, on détecte la faculté d’abstraction, la réflexion, et la conscience. Être humain est un concept intéressant d’ailleurs ; dans la langue et donc dans l’esprit nous nous opposons implicitement à tout le reste du règne vivant ; on ne dit pas être chien ou être chat par exemple. Ceci parce que quelque chose nous distingue et nous isole ; ce quelque chose est la conscience, une opération mentale complexe parce que rien sur le reste ne nous distingue des autres êtres vivants.

Dans la théorie de l’évolution telle qu’élaborée par Darwin, il y a présence de cette idée : l’évolution va en se complexifiant. Il y a donc une notion de fil historique ou pour parler plus justement de cause à effet. Par exemple, la faculté d’abstraction précède la réflexion qui précède la conscience ; la conscience n’est pas possible sans réflexion ou faculté d’abstraction préalables. Et évidemment, chaque fois une cause (ou une conjugaison de facteurs) fait que.

Concernant le chien, je vous ai exposé comment selon moi apparaissait faculté d’abstraction et réflexion. Le mode utilisé est le principe du plaisir-déplaisir à travers celui du châtiment-récompense. Mais concernant l’homme ? Comme on l’aura remarqué, chez lui, on ne trouve nulle trace à la naissance de faculté d’abstraction, réflexion et conscience.

(*l’exploration de ce mot, ce que cela signifie et implique, révèle tout ce que j’ai dit.)


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