• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Céline Ertalif Céline Ertalif 22 septembre 2015 12:34

Il ne suffit pas d’être au contact de la population pour faire de la politique, il faut au moins passer des intérêts individuels (généralement privés) aux intérêts communs (généralement publics).


Amusant aussi cette croyance que l’investissement permet d’échapper au gaspillage mieux que le fonctionnement. C’est juste oublier qu’il faut bien amortir l’investissement, ah ces gestionnaires amateurs ! 

« Nous devons faire mieux avec moins d’argent public, mais tout est fait pour nous en empêcher » : alors ça, c’est tout de même pas faux ! Les injonctions contradictoires sont la marque des politiques qui ont perdu la boussole. La contradiction la plus évidente de ce type, c’est la mission de faire des économies budgétaires en sauvegardant simultanément l’emploi, et accessoirement le statut de la fonction publique.

Les charges de personnel, ou disons plutôt la masse salariale (barrons les ambiguïtés libérales), est une dépense obligatoire qu’il est très difficile de limiter, et même souvent d’empêcher de croître. Je vais vous dire quelque chose qui paraîtra affreux à nombre d’entre vous, quand on réduit les effectifs, non seulement on fait des économies mais on modernise des services qui fonctionnent bien souvent nettement mieux après la réduction ! Oh que je suis méchante ! Mais enfin, j’ai tout de même visité quelques services publics... Tout cela pour dire que je pense comme Bernard Stiegler qu’on ne peut pas continuer dans un modèle qui confond le travail (un acte créatif avec des mains et des cerveaux) avec l’emploi salarié (une condition sociale de dépendance et de soumission au propriétaire des moyens de production).

Or ce qui est dramatique, c’est que les collectivités locales sont l’endroit où l’on défend le plus l’emploi salarié au lieu d’ouvrir de nouveaux modèles sociaux où la contribution sociale à la production devrait échapper le plus facilement au schéma de l’appropriation privée. Qu’est-ce qui doit être bénévole, quel travail doit-on automatiser, quelles contributions doit-on rémunérer par la monnaie ? Voilà de la matière pour le débat public local !

Il faudrait juste s’occuper de revenir à la souveraineté du citoyen (empowerment), à la responsabilité individuelle et collective. Pendant ce temps-là, les uns vont défendre les acquis appelés dotations auprès de « l’exécutif (national) qui ne rend plus de comptes à personne »( formule de Pierre Rosanvallon la semaine dernière sur Médiapart), les autres vont défendre l’emploi pour sauvegarder les revenus salariaux et par là-même le salariat. Il n’y a qu’un problème dans tout cela, c’est qu’on ne sortira pas de nos malheurs croissants dans un système et de plus en plus contre-productif par la soumission. Je fais partie de celles qui veulent la liberté, la démocratie et qui ne portent pas dans le coeur le modèle patronal top/down autoritaire dans les entreprises, voilà pourquoi je regrette que les administrations publiques (prétendument dirigées par des représentants du peuple) soient la caricature de cette anti-démocratie d’une part et que les élus locaux puissent se laisser « empêcher » par des institutions qui ont encore moins de relation démocratique avec la population qu’eux-mêmes.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès