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Fergus Fergus 17 décembre 2015 17:03

Bonjour, Thierry SALADIN

Point 1 : Je n’ai pas le souvenir que l’on ait fait revoter la Norvège depuis son refus d’entrer dans l’Union en 1994, notamment pour ne pas être pénalisé par les quotas de pêche. Quant au maintien de la volonté des Norvégiens d’entrer dans l’UE, il est parfaitement compréhensible du fait de la découverte dans les eaux territoriales de colossaux gisements de gaz et de pétrole qui rendent ce pays nettement plus riche par habitant que l’Allemagne et la France (PIB par habitant plus du double !)

Point 2 : J’ai résolument voté « non » en 2005 contre le projet de traité constitutionnel. Et comme vous, j’ai été choqué que Sarkozy le fasse passer par la voie parlementaire dans un 2e temps. Mais rien ne l’y obligeait : si lui-même et ses principaux alliés en France y avaient été opposés, ce traité n’aurait jamais vu le jour en l’état, et l’UE aurait dû revoir sa copie. Cela contribue à démontrer que, contrairement à ce qui est trop souvent affirmé, ce n’est pas l’UE qui impose sa politique, mais les grandes nations comme la France qui en dessinent les lignes, notamment au sein du Conseil européen. A noter l’incroyable passivité des Français lors du vote décisif sur le TCE en 2007 : mis à part quelques rares voix ici et là, il n’y pas eu le moindre mouvement significatif d’opposition dans l’opinion publique !

Point 3 : Rien de négatif dans cette réforme. Contrairement à l’accusation récurrente de formatage imposé gratuitement par l’UE pour emmerder les gens, cette réforme répond à une utilité réelle : harmoniser le traitement du fichier central européen pour les automobiles des pays de l’espace Shengen. C’est utile pour les contraventions, certes, mais surtout pour les recherches de police judiciaire, même si l’on peut penser que les truands chevronnés prennent la précaution de changer de plaque.

Point 4 : La suppression des départements est une excellente chose, mais elle n’est pas à prendre au pied de la lettre. Une fois n’est pas coutume, j’ai soutenu le projet de Sarkozy qui consistait à créer un Conseiller territorial compétent tant au niveau régional qu’au niveau départemental, les conseillers régionaux étant répartis dans les différents départements avec une même casquette. C’était la simplicité et l’évidence. Mais les socialistes en ont décidé autrement. Moyennant quoi l’on a tout à la fois les régions et les départements, avec un nombre d’élus supérieur à celui du projet de Sarkozy. Quoi qu’il arrive dans l’avenir, et il probable que l’on ira tôt ou tard vers le projet de fusion territorial, les départements ne disparaîtront pas : ils deviendront une entité subordonnée de la région, un peu à l’image d’une mairie d’arrondissement par rapport avec la mairie centrale.

Point 5 : L’UE n’est pour rien dans la Charte des langues européennes : celle-ci est une émanation déjà ancienne (1992) d’un vœu du Conseil de l’Europe ! Et cette charte n’est pas obligatoire : à chaque pays de voir de quelle manière il entend la mettre en œuvre, Certains pays l’ont ratifiée (ce qui leur a créé des obligations), d’autres se sont contentés, comme la France, de la signer sans la ratifier. Et quelques pays européens ne l’ont même pas signée. Arrêtons de fantasmer sur ce sujet.

Pour ce qui est de l’anglais, là aussi, beaucoup de fantasme. Certes, il a fait son entrée dans quelques rares cours universitaires, mais ce n’est pas totalement absurde, eu égard à la nature de ces cours et à la composition internationale des étudiants. Personnellement, je suis très attaché au français, mais je ne parviens pas à être choqué par cette initiative. Beaucoup plus préoccupante est l’invasion du globish dans le langage courant.

Point 6 : La volonté de redessiner la carte des régions répondait à l’origine à un double objectif : les muscler relativement à leurs homologues des pays voisins, et rationaliser la répartition des compétences aves les départements, avec des économies d’effectifs et d’élus à la clé. Sur ce 2e point, c’est un échec flagrant. Sur le 1er, ce n’est pas non plus concluant, eu égard, comme je l’ai noté par ailleurs, au modeste niveau de déconcentration des compétences relativement à l’état jacobin. Bref, une réforme largement inutile qui ne s’est faite que pour éviter à l’exécutif de renoncer à un engagement initialement ambitieux, mais largement vidé de sa substance.

Au final, non, je ne vois pas de logique de nature à changer mon point de vue sur l’Union Européenne.

Cordialement.


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