"De toutes les ironies exprimées par la
politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la
plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a
provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux
Etats-Unis. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la
situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons
également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement
ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une
assistance pour s’installer. Dans le même temps, nous n’avons pas
respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux
Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de
quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violation des droits de
l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous
continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris
ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins -
nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences funestes.«
Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba (sorte d’ambassade informelle) entre 1987 et 1990, in »Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.