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Christian Labrune Christian Labrune 11 février 2016 11:05

à l’auteur,
Grâce à toute une série de « réformes » dues à des gouvernements socialistes à partir du milieu des années 80, on sera parvenu à détruire de fond en comble le système d’instruction publique. Au nom de l’égalité, on aura réussi à créer une école à deux vitesses. Une école pour les plus favorisés socialement dans quelques bons lycées au centre des grandes villes, et partout ailleurs une école-garderie pour les pour les déshérités, distribuant des faux diplômes et permettant même à de parfaits illettrés d’obtenir un baccalauréat-bidon qui ne leur permettra jamais d’entreprendre des études universitaires avec quelque chance de réussir.
La réforme de l’orthographe va dans le même sens. Les gens cultivés continueront d’observer, non sans quelque affectation, les anciennes règles, selon cette logique de la « distinction » que Bourdieu avait très bien décrite. Les autres à qui ont aura cessé de les enseigner, n’écriront pas trois phrases sans que leur ignorance apparaisse et constitue un véritable marqueur de leur infériorité sociale..
Prenons un exemple tout à fait banal de cette évolution des usages : s’il s’agit de désigner Najat Vallaud-Belkacem, les crétins ordinaires parleront de LA Ministre de l’éducation nationale. Les gens qui ont un peu de culture continueront de dire qu’elle est LE Ministre et refuseront de pervertir une langue française qui n’a guère varié depuis près de quatre siècles par une application de théories du genre qui passeront comme toutes les modes imbéciles.
Quand je dis que la langue n’a pas beaucoup varié depuis plus de trois siècles, c’est-à-dire depuis le rôle qu’ont joué dès le règne de Louis XIII les grammairiens et l’Académie, lesquels auront puissamment contribué à codifier et fixer les usages, j’évoque un fait qui aura été des plus positifs du point de vue de la culture. Difficile, quand on n’a pas fait des études littéraires, de lire Rabelais ou Montaigne sans disposer de quelques éclaircissements sur la langue du XVIe siècle. En revanche, on lit très bien les auteurs du siècle de Louis XIV sans avoir besoin de recourir à des gloses.
Si l’évolution qu’on observe se poursuivait, ce ne serait pas seulement la littérature médiévale qui serait interdite au citoyen ordinaire, la langue de l’époque classique elle-même deviendrait vite incompréhensible. Il y aurait donc une langue savante réservée aux clercs, un peu comme le latin à l’époque médiévale, et une espèce de charabia fluctuant pour le bon peuple, celui dont on peut déjà se faire une idée assez précise en allant faire un tour dans les banlieues.
L’objectif du Ministre de l’Education nationale, c’est rien moins que de niquer la langue française, notre mère à tous.


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