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BA 21 mars 2016 20:25

22 mars 1983 : le Parti Socialiste se coupe les veines.

Le 19 février 1983, le président de la République François Mitterrand constate : « Je suis partagé entre deux ambitions : celle de la construction de l’Europe et celle de la justice sociale. Le Système Monétaire Européen est nécessaire pour réussir la première, et limite ma liberté pour la seconde. » (Jacques Attali, Verbatim, Fayard, page 399)

Construction de l’Europe ou justice sociale ? Choisis ton camp, camarade ! Nous connaissons la suite de l’histoire. Nous savons aujourd’hui ce que François Mitterrand choisira de privilégier.

Le 22 mars 1983, François Mitterrand choisit la construction de l’Europe. Il nomme un nouveau gouvernement, le troisième gouvernement Mauroy. Il choisit de rester dans le Système Monétaire Européen. Il s’engage, comme son prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing, dans une politique européiste. Il entraîne derrière lui le Parti Socialiste dans cette nouvelle politique : pour le Parti Socialiste, la priorité absolue n’est plus la justice sociale. La priorité absolue, c’est la construction de l’Europe.

Cette trahison du Parti Socialiste était-elle nécessaire ?

Pour répondre, regardons l’évolution du chômage, l’évolution des Restos du Coeur, l’évolution de la dette publique.

Chômage (uniquement la catégorie A) :

François Mitterrand est élu en mai 1981 : à ce moment précis, au deuxième trimestre 1981, le taux de chômage était de 5,9 %, soit 1 424 000 chômeurs. Deux ans plus tard, au premier trimestre 1983, le taux de chômage était de 6,7 %, soit 1 614 000 chômeurs. De mai 1981 à mars 1983, le chômage n’avait donc augmenté que de 0,8 %. Il était quasiment stabilisé.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, le taux de chômage est de 10 %, soit 3 813 500 chômeurs ! Le chômage a explosé depuis la trahison de mars 1983 !

Le graphique est ici :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%B4mage_en_France#/media/File:Ch%C3%B4mage_france_1975-2014.JPG

Si nous regardons les chiffres du chômage toutes catégories confondues (catégorie A, B, C, D, E), il y a aujourd’hui 6 490 500 inscrits à Pôle Emploi !

http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle-fbsa23.pdf

Restos du Coeur :

En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
En 2007-2008, les Restos du Cœur ont distribué 91 000 000 de repas.
En 2009-2010, les Restos du Cœur ont distribué 103 000 000 de repas.
En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas à 870 000 personnes.

En 2014-2015, les Restos du Coeur ont distribué 128 500 000 repas à 950 000 personnes.

Dette publique :

En mai 1981, la dette publique était de 92,2 milliards d’euros actuels, soit 20,8 % du PIB. Deux ans plus tard, en mars 1983, la dette publique était de 145,5 milliards d’euros actuels, soit 25,3 % du PIB. Elle n’avait donc augmenté que de 4,5 % du PIB.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, la dette publique est de 2103,230 milliards d’euros, soit 97 % du PIB ! La dette publique a explosé depuis la trahison de mars 1983 !

Le graphique est ici :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France#/media/File:Dette_publique_France_1979-2014T2.png

Conclusion :

Le 22 mars 1983, la trahison du Parti Socialiste n’a servi à rien :

- La construction européenne est un échec total.

- La justice sociale n’a pas eu lieu. Au contraire, la France connaît une régression sociale historique.

Le 22 mars 1983, le Parti Socialiste a pris une lame de rasoir et il s’est coupé les veines. Depuis, il se vide de son sang.

Dans le camp d’en face, le résultat est identique : quand les européistes de droite dirigeaient la France, la crise économique s’aggravait, la crise sociale s’aggravait, le chômage augmentait, et la dette publique explosait.

Les européistes du centre (Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre), les européistes de gauche, les européistes de droite ont tous fait la même expérience : pour eux, la construction européenne est une priorité absolue.

La construction européenne est une expérience qui a complètement foiré.


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