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jean-jacques rousseau 1er mai 2016 17:58

@grrrz
Pour ce qui est l’héritage nietschéen de la formule du Conatus, je ne saisis pas l’intérêt de votre remarque. Car si vous comprenez la notion de conatus comme « le désir vital » ou même « de puissance d’être », qu’est ce qui vous empèche de concevoir ou supposer l’existence d’un « sur-homme » dont le conatus serait orienté vers « la toute-puissance » et « la domination du monde » tel que l’entend plus ou moins Nietsche et les théoriciens nazis ? D’autant plus que chez Spinoza la valeur morale est relative et conditionnée par ce « désir vital » et que toute notion d’éthique que ce soit au sens Aristotélicien ou Platonicien, voir chrétien est clairement réfutée tout au long de sa doctrine ? C’est à dire que l’éthique au sens classique n’a pas lieu de s’appliquer dans le cas de ce « sur-homme » ou de ce criminel (comme on voudra) puisqu’il agit ainsi par ordre naturel...
Spinoza est un auteur assez contreversé, à son époque déjà il ne répondait à ceux qui lui présentaient des objections à ses écrits que par des pirouettes logiques dont on essaie encore de comprendre le sens - s’il s’en trouve un. Prenez deux personnes éduquées en philosophie et ils ne s’entendront pas sur le sens à donner à un même extrait de l’Ethique. On peut légitimement se poser la question de savoir si Spinoza comprenait lui-même la raison et la finalité de sa propre philosophie. Ceci d’autant plus qu’il y relativise la notion de Vérité qui n’est plus que relative à son objet et non un absolu, donc ne prétendant pas lui-même à la Vérité absolue comme il serait irrespectueux de prétendre le contraire et ne pas dire que son système est probablement absolument faux. Vous me direz qu’à son époque d’intolérance et de fanatisme il n’y avait pas intérêt à faire comme si « ce qui se conçoit bien s’explique clairement, et les mots pour le dire viennent aisément ». Soit. Qu’il avait plutôt intérêt à écrire en latin et entourer ses propos de précautions talmudiques. Peut-être. 
Ce que je retiens c’est que si il y a des éléments de sa pensée qui méritent une réflexion approfondie et qui se trouvent féconds, on ne peut guère en dire autant pour la plus grande part de son oeuvre. Il y a des absurdités criantes comme par exemple ces pages où Spinoza nous explique comment est Dieu et pourquoi il ne peut être et exiger de la créature autrement que d’après la pensée de Maitre Spinoza... Ce qui est révélateur d’un fond de prétention délirante et de bêtise crasse. Ce que Niels Bohr dénonce indirectement dans sa réponse à Einstein qui prétendait : « Dieu ne joue pas aux dés » : « Ce n’est pas à nous de dire à Dieu comment Il doit conduire le monde ».
Je veux bien admettre que j’ai mal lu Spinoza, soit. Mais l’argument peut se retourner ; qui aurait donc bien lu Spinoza ? Et au-delà de son théïsme aussi ridicule que révélateur et sa maitrise de d’une rhétorique équivoque, est-ce que tout Spinoza mérite d’être lu voire « bien » lu ? Je ne le crois pas. Spinoza est un philosophe secondaire quoiqu’interessant sous certains points... trés limités. Le reste ne vaut pas cette perte de temps et de sens. Il suffirait presque de lire ses disciples pour s’apercevoir des limites de son système et la disfonction, des vices de ses conceptions rationnalistes et matérialistes. Comme le disait le Christ, « c’est aux fruits que l’on peut juger de la valeur. » Regardez donc s’agiter et pérorer Lordon prisonnier de ses contradictions et faisant jonglerie de diversions et cela laisse facilement deviner en quoi Spinoza fut son maître à penser.


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