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minijack minijack 24 janvier 2007 05:37

En effet, l’emploi du mot « libéral » se doit d’être largement explicité de nos jours, tant on nous a fait croire qu’il signifierait la liberté d’écraser ses semblables par le pouvoir de l’argent.

Sarkozy par exemple n’est pas le « libéral » qu’il se prétend être, c’est clairement un « ULTRA-libéral » qui défend le mode de développement anglo-américain basé sur l’entreprise capitaliste, autrement dit le pouvoir de l’argent. C’est un choix, et comme tous les choix il est respectable mais il faut l’assumer et pas le travestir. En ce sens le vote surréaliste de DADVSI aura clairement servi de révélateur à tous les internautes qui ont suivi l’affaire.

Comme dit très bien le journaliste Jean-François Khan : « le carnet d’adresses de Sarko c’est le copié-collé de la liste des 100 plus grandes fortunes de France. Au premier rang desquelles ses grands amis Bouygues, Lagardère, et quelques autres du même tonneau. Contrairement à Berlusconi, il n’a même pas besoin d’être propriétaire des médias pour que ceux-ci lui soient tous dévoués. »

Certes l’argent est nécessaire, il ne faut pas cracher dessus, toute société en a besoin. Mais il doit rester un instrument d’échange et de développement au service des hommes, pas en devenir le maître. Or, la concentration de capitaux et des moyens médiatiques entre quelques mains c’est la négation même du libéralisme. C’est du TOTALITARISME feutré ! Et parfois, souvent, du népotisme.

Utiliser le mot « libéralisme » dans ce sens flou (j’allais dire filou) c’est une perversion qui arrange bougrement les capitalistes. Au nom du contrat bilatéral (d’employeur à employé) ils s’abritent derrière le mot « liberté » en oubliant tout simplement de mettre dans la balance la tare des pressions sociales et des législations foisonnantes. Les pigeons du contrat social sont donc toujours les mêmes.

Il faut appeler les choses par leur vrai nom : L’écrasement des peuples par le pouvoir économique de quelques-uns, c’est le CAPITALISME, pas autre chose ! (Et la différence avec le communisme est bien connue : Le premier est l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Le second est exactement l’inverse. smiley )

Le véritable « libéralisme » devrait être un régime de coopération sociale basée sur l’humain, où la « participation » chère à de Gaulle devrait être la règle et la spéculation interdite, où les ressources inventives ou créatives que l’auteur (individu en tant que tel, et pas société industrielle exploitante) peut apporter à ses semblables devraient être limitées à la durée normale d’une vie de travail pour prétendre à la retraite —soit 40 ans depuis la création, et pas 70 ans après la mort de l’auteur—.

Le libéralisme, c’est tout simplement le droit pour tout-un-chacun d’évoluer comme il l’entend dans la société, à son rythme, selon ses goûts et capacités, d’entreprendre et contracter sans dépendre d’une autorisation administrative ni d’un « plan » étatique, de profiter des fruits de son travail et de son épargne, de contribuer par ses impôts justes et proportionnés à l’organisation d’une société sans contraintes ni verrous, de participer à la vie sociale par choix —non par force ou absence de choix comme dans une société totalitaire—, et de contribuer à l’effervescence des créativités individuelles pour le bénéfice global de la société elle-même qui lui rémunère honnêtement ses apports intellectuels. —Pas au seul bénéfice de trusts et monopoles détenant le pouvoir financier (et donc l’emploi) et qui spéculent honteusement sur la créativité et la matière humaine en utilisant les travers du système économique mondial qu’ils ont eux-mêmes bâti—.

Mais qui parle de ce libéralisme là ? smiley

Il n’est cependant pas exempt de « services publics ». Il faudra toujours une dose de systèmes collectifs dans toute société libérale pour harmoniser les rapports et réduire les risques personnels. (santé, justice, sécurité civile et militaire, transports, équipements, etc.)

Toute société anonyme commerciale ou industrielle qui se veut dynamique se doit d’avoir en son sein un département « Recherche & Développement » dont le budget, selon les secteurs d’activité, représente quelques pourcents du CA ( 15%). En l’état actuel des choses, la consommation de produits culturels tous confondus représente largement ce montant dans les dépenses des ménages. Et cette manne pharamineuse alimente en quasi totalité les trusts qui contrôlent la diffusion/distribution de cette Culture.

Or, la Nation n’est rien d’autre qu’une société (humaine commerciale et législative) dont les rapports essentiels sont basés sur « l’échange » (même quand il est bénévole).

La Culture dans ce contexte peut très bien être envisagée comme le département R&D, le brain-trust, de la nation —et non pas de « l’Etat » qui, dans une optique libérale au sens décrit ci-dessus, n’est lui-même que le serviteur de la nation !—.

Il n’y aurait donc aucune contradiction ni incompatibilité à l’existence d’un « secteur privé » de la Culture, tel qu’il était pratiqué jusque là par ses divers acteurs, et un « secteur public » géré collectivement par une Licence Globale. On pourrait même imaginer que la co-existence de ces deux modes engendrerait entre eux une compétition sur la qualité des oeuvres proposées, et qu’ainsi le public ET les créateurs en seraient finalement les premiers bénéficiaires.

Pour l’instant, la Création culturelle — mais aussi plus grave encore : l’information par les medias — souffrent du MANQUE DE COMPETITION à cause de ces monopoles.

Quel candidat parviendra à recadrer tout ça ?... Ségolène a clairement pris position contre DADVSI et la concentration des medias. On entend peu les autres sur le contenu de leurs programmes relativement à la Culture. Une Culture INDEPENDANTE de tout pouvoir politique ou économique est pourtant la première garante des Libertés.

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