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averoes 13 juillet 2016 12:50


Bonjour.

Dans le sillage de l’idée générale exprimée dans ce billet, voici quelques remarques relatives à la supercherie des habillages pseudo-pédagogiques pour masquer de vils intérêts économiques.

La note ? Le redoublement ? Faites-moi disparaître ces miroirs de la vérité !

Oui, on peut supprimer tout ce qui naguère faisait apparaître l’échec au grand jour : l’examen, la mesure, la note. Oui, on peut casser ces miroirs, mais cela ne rendra pas la difficulté d’apprendre et l’échec scolaire plus beaux que Blanche neige.

Cachez-moi donc ce monstre que je ne saurai voir ! dirait le Torquemada des innovations fallacieuses.

Amen Maître. N’en déplaise à l’ancien ministre de l’éducation, Luc Ferry, qui crie à la « niaiserie : ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on récupérera les 140 000 enfants qui décrochent de l’école chaque année », il n’y aura ni notes ni examens et, partant, plus d’échec reconnaissable. Mais, on aura beau mettre la poussière sous le tapis, changer ou casser le thermomètre, cela ne changera rien à l’état du malade, ça ne fera pas disparaître sa fièvre.


Mal nous en a pris ! Pourquoi diantre irons-nous jusqu’à douter de la sincérité des raisons qui sous-tendent cette volonté de la suppression de la note ? Le Torquemada modernisant nous jure, la main sur le cœur, que c’est pour ne pas traumatiser l’élève avec une mauvaise note, car ce traumatisme serait responsable de son éventuel échec. Il nous assène, enfin, que les études en docimologie montrent le caractère subjectif et contre-productif de la note.

Or, lorsqu’on sait qu’elles reposent sur des expérimentations « arrangées » pour servir de caution à des préjugés idéologiques et qui, paradoxalement, instaurent en amont toutes les conditions – loin d’être objectives celles-là – leur permettant d’obtenir les résultats qu’elles visent à démontrer en aval, la scientificité de ces fameuses études en docimologie devient ipso facto douteuse. On s’aperçoit qu’il s’agit, au mieux, d’une sorte d’effet Pygmalion sur la base duquel l’on va jusqu’à décréter que c’est le mode et le contexte d’évaluation qui seraient en grande partie responsables de la difficulté et de l’échec scolaires, au lieu de les considérer comme de simples instruments de mesure permettant de les révéler.

(http://www.reseau-canope.fr/innovation2014/levaluation-positive.html?tx_cndpvideoflv_pi1[idvideo]=33)


Autrement dit, on entretient une subtile ambiguïté autour du mot « évaluation » pour faire accroire que les résultats des expériences valident l’idée qu’on veut démontrer, à savoir que les conditions de l’évaluation empêcheraient de progresser dans les apprentissages et provoqueraient l’échec scolaire. « Mal nommer les choses ajouterait au malheur du monde », disait A. Camus. Or, c’est justement là que réside le sophisme de cette démonstration fallacieuse, puisqu’en évitant de préciser de quel type d’évaluation il est question – formative ou sommative – on s’affranchit de la nécessité de reconnaître que le propre d’une évaluation sommative n’est pas de favoriser les apprentissages, ni de faire progresser l’élève, mais simplement de mesurer ses performances. Oserions-nous demander, par exemple, aux tests PISA de créer une dynamique favorable aux apprentissages ? Ce serait absurde.

Bien à vous.


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