@Taverne
Texte copié sur Non Fiction ----------- Résumé : Le romancier Philippe Vilain défend le style, paradis perdu de la littérature contemporaine ----------------- La littérature n’est donc plus une aventure intérieure et n’admet plus les héros indécidés. Soumise à la loi du marché, elle fournit « des travers ou des politiciens, des ingénieurs ou des cadres supérieurs, des communicants ou des entrepreneurs, des tyrans ou des criminels, des hommes pressés ou des femmes actives, des ambitieux et des carriéristes, des connectés et des déterminés, agissant sur leur destin et leur petit monde. »
Ce qui manque surtout à la littérature contemporaine, selon cet essai qui a souvent le ton d’un pamphlet, c’est le style, défini comme la « forme d’expression accomplie qui permet la synthèse de la maîtrise technique et de l’expression d’une personnalité ». Philippe Vilain attribue ce manque de style à « l’art français de ne plus écrire », qu’il analyse même dans un développement intitulé « petite fabrique du désécrire », comme si le néologisme faisait preuve. Il s’agit d’une littérature « sans nécessité, sans goût, ni bien ni mal écrite, […] rédigée plutôt ». C’est qu’elle « s’est moins proustisée que célinisée ». L’expression, l’oralité et l’émotion l’emportent sur le travail de la langue et de la mémoire qui pouvait offrir une « vision du monde par sa forme » .