" Elle est femme, elle
est jeune et elle est née à l’étranger " : je ne vois pas
qu’il faille là chercher une ode misérabiliste et encore moins la
promotion déguisée de la réussite des Musulmans de France : leur qualité de
musulman étant d’ailleurs, semble-t-il, à vos yeux rédhibitoire.
Je n’ai entendu
personne entonner ce prétendu hymne à la beurette qui s’en
est sortie qui vous taraude l’esprit.
A force de lire entre les lignes, on finit par perdre le fil.
Mais que des Français
d’origine maghrébine tout aussi bourgeois et cultivés qu’elle d’ailleurs - les autres, peu curieux de littérature ou illettrés
s’en contrefichent royalement - pussent être légitimement fiers
d’une des leurs couronnées par le Goncourt ne me semble pas plus
extravagant ni illégitime que la comptabilité extatique des médailles aux Jeux
olympiques.
Seul le temps long nous apprendra si Leila Slimani
marquera son époque ou si elle ne rejoindra pas l’immense
majorité des lauréats passés dans les limbes de l’oubli
total.
Quant aux graves problèmes sociétaux que vous évoquez
comme le burkini, elle laisse ce débat inepte aux
imbéciles dont c’est l’aune de référence et elle fait bien.