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velosolex velosolex 17 novembre 2016 10:31

Bonjour. Bravo pour votre article. Je m’y suis ressourcé 

Je ne comprend pas pourquoi un abruti vous moinsse. Pas que j’accorde une importance quelconque d’ailleurs à ce comportement dans un article d’opinion, mais ce trait compulsif dans un article lié simplement à l’usage des lecteurs s’apparente au syndrome de Gilles de La Tourette, et fait rire.....Digression inutile me direz vous. 
Aux Etats unis, et dans d’autres pays, il a toute une culture des lectures publiques. Comme ils ont raison. Il y a la beauté du texte qui raisonne, qui n’est pas lu en diagonale, mais aussi le plaisir du partage : Celui qui vous rend solidaire de l’auteur, mais aussi de tous les autres auditeurs. Le même phénomène qu’on connait dans une salle de cinéma. Certains textes ne résistent pas à la lecture à voix haute, d’autres en ressortent magnifiés. Toute personne qui écrit devrait soumettre son billet à ce « crash test », sans logiciel trafiqué, sans émission de carbone, et qui fait pourtant avancer....Je me souviens d’avoir lu chaque soir quelques pages de « La vie mode d’emploi » ce superbe livre de Georges Perec. C’était il y a 40 ans lors d’un voyage en vélo au retour de Grèce. La mémoire s’organise bien mieux alors. Les textes s’impriment dessus avec des chaussures à crampons. Oui, la beauté de cet exercice est encore magnifié par le moment particulier. Proclamer Rimbaud en avançant sur un sentier perdu longeant un fleuve impassible vous envoie à des hauteurs indéfinissables, vous fait complice du voleur de feu...Je n’apprend rien je sais à ceux qui lisent beaucoup, autant qu’à ceux qui marchent. Au fond des activités similaires. Tout comme l’art du conte, une lecture sans partition, mêlée d’improvisations créatives. 
Je viens de finir « sur le chemins noirs » de Sylvain Tesson, et j’en ai été bouleversé. Un accident terrible a handicapé cet homme. Il en est sorti plus Russe, dans ce parcours à pied d’une France abîmée elle-même. Lui qui cherchait tant les steppes d’oural, il a fallu qu’il tombe d’une falaise pour les trouver sur ces chemins noirs, dans cet hexagone soviétisée par les lendemains de l’horreur économique, laissant des pans de territoire infirme, 
Car tout ce que l’on rencontre est la production de deux mondes en mouvements l’un vers l’autre, quand ils ne se fuient pas...Sa voix raisonne de façon bien plus profonde et authentique qu’auparavant. Un texte à lire à voix haute, alors que tant ne mérite que le silence.Peut être bien écrirais-je un billet là dessus. L’écriture est aussi l’arme de ceux qui veulent rester éveillés, et rester résistants au monde actuel, soumis au remembrement économique, qui retire les buttes du paysage et les temps du plus que parfait de la tête des hommes dans le même remembrement mortifère. 

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