@Clocel
La puissance de ses
voisins, le Canada et le Mexique étant négligeable par rapport à
la leur, on peut considérer que les USA ont prospéré sur une île
puisque leurs vrais concurrents, adversaires et ennemis, sont à des
milliers de kilomètres au-delà de l’Atlantique et du Pacifique.
Ils en ont tiré des
avantages immenses au XXe siècle tout comme le Royaume
Uni au temps de la marine à voile. Parmi ceux-ci, le fait d’être
une île lointaine les a mis à l’abri d’un débarquement japonais ou
allemand en 1917, japonais ou allemand en 1942 et a mis hors de
portée leurs usines et leurs travailleurs.
Au final, ils se
sont retrouvés en 1945 dans une situation de suprématie mondiale
unique dans l’histoire de l’humanité. Loin d’analyser cette
situation comme consécutive aux destructions terribles qui avaient
affecté les autres pays développés, les gouvernants et les
capitalistes s’en sont attribué le mérite et ont persuadé le bon
peuple US qui ne demandait qu’à en être convaincu, que la patrie US
été bénie de Dieu entre les nations et que rien n’était supérieur
à leur mode de vie.
Seulement la
situation catastrophique où se trouvaient les pays bombardés et/ou
traversés par la guerre était artificielle, transitoire, et
inévitablement, inexorablement, ils devaient revenir après des
années de reconstruction et malgré un syndrome injustifié
d’infériorité vis-à-vis des USA, syndrome cultivé dans ces pays
par les gouvernements et les « penseurs » de droite (cf. le
livre de Jean-Jacques Servan-Schreiber, « Le défi américain »,
paru en 1967, qui nous expliquait que les USA auraient toujours une
longueur d’avance sur nous, pauvres Européens, pauvres Français
surtout. J.J.-S.S. comme l’appelaient les merdias d’alors, avait plus
tard décrété que le projet Airbus n’avait aucun avenir face aux
« jets » US (!). C’est qu’il s’y connaissait en aéronautique,
le bougre ! Il pouvait dire que le profil d’aile supercritique ne
fonctionnerait pas ! À moins que dans son dénigrement qu’il ait
pris ses rêves pour la réalité.)
Brejnev et sa clique
ayant conduit l’URSS à sa perte (alors qu’avec Khrouchtchev elle
progressait à pas de géant), cette situation « pyramidale »
des nations est apparue à certains comme définitive.
Il fallait qu’ils
soient bien naïfs (le mot est faible) ou intoxiqué par leur propre
propagande.
Le dénigrement amer
de la Russie par Obama, son mépris, rappelle celui d’autres
privilégiés, les nobles d’avant 1789 qui pensaient que les élus du
peuple seraient incapables de gouverner à leur place et s’étonnaient
que les moins que rien ne se satisfassent pas de la place à laquelle
ils devaient être rivés, par divine décision selon le clergé, et
ne les admirassent pas en leurs beaux habits.