Chacun, qui en a la volonté et le moyen, peut abréger sa vie au moment qu’il décide.
Le problème est que si la volonté est là, les moyens ne le sont pas toujours.
Dans ce cas, le candidat au suicide doit se faire aider par une tierce personne. C’est là que la Société trouve son mot à dire.
La loi est que nul n’a le droit d’attenter à la vie d’autrui sans en avoir reçu l’autorisation de ceux qui détiennent le pouvoir, c’est à dire de ceux qui se prennent pour des dieux.
Le pouvoir constate et accepte votre atroce souffrance mais n’autorise pas qu’elles soient abrégées. Tout juste consent-il à ce qu’on ne fasse rien pour les prolonger, si la famille le demande.
De la même manière que le malade, le vieux, le pauvre perd sa dignité
d’être humain, lorsque, ne pouvant plus s’occuper de lui-même, il devient dépendant de la volonté de tiers, celui qui aspire à la paix définitive sans en avoir les moyens, perd l’ultime liberté de disposer de lui-même.