Le discours des
candidats s’adapte à la poussée régionaliste qui a présidé à
la fondation des régions remaniées par la suite dans le sens, pas
toujours lisible partout, d’une rationalisation, terme qui signifie
en général concentration accrue de pouvoirs et de responsabilités.
La jacobinisme a
maintenant mauvaise presse, c’est pourtant lui qui a dessiné la
France moderne mais enfin il est de bon ton aujourd’hui de fustiger
ces messieurs de Paris et maintenant de Bruxelles coupables de tous
les maux et derrière lesquels se réfugient un certain nombre
d’incompétents provinciaux qui ne parviennent pas à adapter leur politique à
leurs promesses inconsidérées.
Au demeurant, les
espaces ruraux du passé n’étaient pas exclusivement occupés par
des paysans, travailleurs de la terre, et il y avait aussi des
notables qui ne se souillaient pas les mains dans le fumier et qui,
soit bénéficiaient de charges distribuées par Paris pour faire
appliquer les décrets de la maison mère, soit possédaient la
jouissance de fermages que d’autres exploitaient pour eux.
Tous
ces prébendiers étaient près de ceux qu’ils exploitaient et
jouissaient de leurs rentes avec l’accord du pouvoir central qu’ils
renforçaient de leur appui, ils étaient les chiens de garde des
différents régimes.
Il a été normal
que Paris, siège du pouvoir, se développât comme il est assurément
tout aussi normal qu’il y ait eu un appel d’air vers les
agglomérations industrielles ou commerciales qui a vidé de leurs habitants les
campagnes où le travail disparaissait.
Le corollaire en est que les
institutions emblématiques de l’état comme la Poste ou l’école
furent soumises à la dure loi des réalités : l’état rendu
exsangue, aussi beaucoup à force de cadeaux aux possédants, ne peut
plus subvenir à l’entretien de structures pour 4
pelés et 3 tondus.
C’est la dure loi
de l’évolution que rien ni personne – sauf le retour à la
campagne de personnes que pourrait favoriser la généralisation du
travail à domicile – ne peut enrayer.