Charles X
saisit alors l’occasion pour monter une expédition punitive sur les
côtes algériennes. Cette opération militaire doit lui permettre de
détourner l’attention de l’opinion publique face aux difficultés
intérieures. L’une des raisons avancées pour justifier l’opération est
de se débarrasser des pirates barbaresques qui infestaient la mer
Méditerranée depuis trois siècles, et dont un des repaires était
justement le port d’Alger, et de mettre fin à l’esclavage subi par les populations chrétiennes. Si ces deux facteurs correspondaient à des réalités historiques, et si la traite négrière
continuait d’exister sous la Régence, il ne restait en 1830 qu’un petit
nombre d’esclaves chrétiens en Algérie, la majorité des chrétiens dans
la province ottomane étant des travailleurs libres. Quant aux pirates,
ils avaient fortement réduit leurs activités depuis le XVIIIe siècle. Le Dey avait dû renoncer en 1818
à la traite des esclaves chrétiens comme à la piraterie à la suite de
l’intervention de la flotte britannique deux ans plus tôt, soit plus de
dix ans avant le conflit avec la France17