@Le Dranob
Merci Dranob pour ce commentaire utile.
Ce qui m’étonne, c’est
que cette réalité des « chiens de garde » ne soit
jamais évoquée (ou si peu) en termes clairs et factuels sur les
forums.
J’ai déjà mis en ligne
ce texte sur un forum de ASI à la suite d’un article sur le
« Mélenchon bashing ».Je l’ai fait après avoir vérifié
que sur la centaine de commentaires, aucun ne donnait un exemple
concret de la façon de faire de ces ordonnateurs de la pensée.
La relation précise des
mots employés par Philippe Meyer et la chronologie exacte de son
intervention n’exigeaient qu’un petit investissement à la portée de
tout un chacun qui croit encore à une démocratie plurielle et
respectueuse des opinions diverses.
Sinon, je suis moins
optimiste que vous sur nos possibilités d’influer sur l’opinion.
Je vais peut-être
proposer un article sur les résultats proprement sidérant d’un
bureau de vote populaire de Carpentras où nous avons milité. C’est
une cité HLM suffisamment importante pour que le bureau de vote
situé en son centre ne regroupe que ses résidents.
Le 23 avril , malgré
un taux d’abstention de 40%, les habitants ont plébiscité JLM (161
voix soit 60%). E Macron n’en recueillant que 45 (quarante cinq) ,
Marine Le Pen 20 (vingt) et Hamon 18.
Le 11 juin, premier tour
des législatives, le taux d’abstention double (80% ) soit 97 votants
seulement
La candidate de La France
insoumise recueille 17 voix, le FN 10 voix et La république en
marche 42 (soit 3 de moins que Macron, mais 44% des votants).
Je n’ai pas de réponses,
mais je me pose beaucoup de questions sur cette abstention plus que
massive en milieu (très) populaire. Seule une enquête de
sociologues s’appuyant sur des entretiens nombreux avec ces habitants
pourrait nous aider à lever un peu le voile sur leur choix de ne pas
se déplacer (sauf ceux qui avaient choisi Macron, soit 9% des
inscrits de ce bureau).
Cette enquête n’aura pas
lieu.
Il nous reste à (re)lire
PROPAGANDA, le manuel de l’industrie des relations publiques de
Edward Bernays paru en 1928. Pour lui le terme de propagande n’était
pas un gros mot. C’était une technique incontournable que les
entreprises devaient s’approprier pour « fabriquer le
consentement » de l’opinion en faveur de leur produits.
Bien sûr il fustigeait
les hommes politiques qui hésitaient encore à mettre en œuvre
cette démarche.
« Les
sociologues sérieux ne croient plus que la voix du peuple exprime
une volonté divine ou une idée remarquable de sagesse et
d’élévation. La voix du peuple n’est que l’expression de l’esprit
populaire, lui même forgé pour le peuple par les leaders en qui il
a confiance et par ceux qui savent manipuler l’opinion publique,
héritage de préjugés, de symboles et de clichés, à quoi
s’ajoutent quelques formules instillées par les leaders. »
« La propagande
offre au politicien habile et sincère un instrument de choix pour
modeler et façonner la volonté du peuple. »
« Les
entreprises américaines ont appris de la politique à conquérir le
grand public, mais alors que la concurrence qui les oppose les oblige
à perfectionner sans cesse cet enseignement, de son côté la
politique ne démord pas des vieilles formules. »
« Ajustée à la
mentalité des masses, la propagande devient un auxiliaire
indispensable de la vie politique... »