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Reinette (---.---.28.233) 9 mars 2007 15:59

« NUL DE NOUS n’est sûr d’échapper à la prison. Aujourd’hui moins que jamais. Sur notre vie de tous les jours le quadrillage policier se resserre : dans la rue et sur les routes ; autour des étrangers et des jeunes ; le délit d’opinion est réapparu ; les mesures antidrogue multiplient l’arbitraire. Nous sommes sous le signe de la garde à vue. On nous dit que la justice est débordée. Nous le voyons bien. Mais si c’était la police qui l’avait débordée ? On nous dit que les prisons sont surpeuplées. Mais si c’était la population qui était suremprisonnée ? Peu d’informations se publient sur les prisons : c’est une des régions cachées de notre système social, une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir... »

À la lecture de ces lignes, publiées par Michel Foucault quelques mois après Mai 68, on pourrait les croire écrites la semaine passée.

...À ceci près que de nos jours il y a bien peu d’intellos de la trempe d’un Foucault capables de s’engager aux côtés des prisonniers sociaux. Certes, nous avons la docteure Vasseur et le PéDéGé Le Floch-Prigent, qui nous content leur expérience passagère dans des documents sensationnalistes.

Pourquoi s’en étonner ? L’époque condamne l’engagement social pour ne tolérer que charité et bons sentiments. Fort de sa compétence managériale, le PéDéGé Le Floch-Prigent démontre l’aberration de la prison, tandis que la doctoresse soulage d’un pansement littéraire les plaies les plus visibles : les rats, les brutalités, le manque de soins...

Sans doute cherchent-ils sincèrement à éveiller les consciences des politiques et de l’opinion pour une réforme moins cruelle de la « mangeuse d’hommes ». Mais, comme il se doit, tous deux éludent jusqu’à la caricature la fonction sociale de la prison dans la garantie de l’exploitation et de l’oppression.

Et à l’égal des geôliers, ils discourent crûment des emprisonnés comme s’ils étaient des animaux élevés en batterie.

« On nous dit que les prisons sont surpeuplées. Mais si c’était la population qui était suremprisonnée ? »


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