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Héloïm Sinclair 30 avril 2007 17:21

Il était dit que la présidentielle aurait sa surprise, et la surprise est là, à retardement : naissance de la rénovation sociale démocrate française. Une recomposition du paysage politique avec un « opni » (objet politique non identifié) en France : le Parti Démocrate. Que le PS ou UMP gagne ou perde, n’infléchira pas la dynamique de rénovation portée par les sociaux démocrates.

Bayrou est un bon stratège, qui va bénéficier d’une opportune dynamique, malgré sa relative défaite du 22 avril. En provoquant un bouleversement au PS, dont une partie va nécessairement tomber du côté de la social démocratie (et de l’Europe), il pousse les lignes assez loin à gauche. Ce que le dernier Congrès du PS n’avait pas fait (l’acceptation du social réalisme et du projet européen sans ambiguïté), il a poussé Ségolène à l’accepter en quelques jours. Une victoire de Ségolène confirmerait ce mouvement d’ouverture au centre, une défaite imposerait une mue inévitable au PS. Bref, les deux combinaisons profitent au Parti Démocrate.

Pour l’UMP, Sarkosy doit gagner par la « modération » et devrait gouverner avec la droite modérée. Après le flirt de l’extrême au 1er tour, il lui faut rassurer et respecter ses électeurs. Rassembler à un coût, et sa politique en serait vraisemblablement marquée, s’il habitait le poste de président. D’autant qu’il n’est pas certain d’obtenir une majorité UMP à l’Assemblée, le Parti Démocrate risque de sérieusement perturber le 3ème tour : celui des législatives.

Ils sont lamentables, ces dinosaures de la politique, qui clament que la finale se joue à deux, et que Bayrou doit quitter la scène jusqu’au 6 mai. Les notables, élus de l’actuel UDF n’ont pas encore intégré la nouvelle donne du Parti Démocrate (un parti central, qui va loin à gauche, qui intègre l’écologie dans son génome, le libéralisme dans son action, ...). Ils vont à la mangeoire que leur propose Sarkosy et l’UMP.

Le reproche que l’on peut faire au Figaro, c’est de faire honneur et lumière à des pleutres (sans compter ceux qui avaient combattus contre leur camp à la 1ère bataille, Santini, De Robien et consorts ...) et de ne pas faire échos au Sénateur Lyonais Michel Mercier, trésorier de l’UDF. Je le cite à la réunion stratégique de l’UDF, mardi dernier : « Il faudrait savoir si nous avons des couilles ou pas, la force est en vous et dans vos électeurs anciens et nouveaux ». Les Démocrates doivent se penser comme une puissance, et pourront troubler la « république UMP » lors des législatives. Sur la dynamique du vote du 22 avril, le parti Démocrate peux imposer des triangulaires dans au moins 250 circonsriptions, et l’emporter dans 1/3 des cas.

La rénovation sociale démocrate va à l’encontre de la posture clivée, celle qui bloque la France depuis 25 ans (cf droit d’inventaire). A l’encontre du pouvoir d’obstruction des conservatismes, qui nous engluent dans l’idéologie et la guerre politicienne faite par une caste de (vieux) cumulards.

Pour finir ce commentaire, une invitation à la réflexion : « La politique est une école de la déception, et nous sommes des élèves inattentifs. Notre leçon n’est pas bien apprise et nous croyons toujours - de moins en moins - à une possible rédemption et à un prochain salut ... Notre condition est sans issue, la catastrophe consommée. »

En dépit de la passion et des illusions qui se cristallisent sur cette présidentielle, le 7 mai se réveillera presque pareil au 6 mai, la même aurore sur la même réalité du monde. Et si la politique pouvait avoir pour seule et humble ambition de « rendre le nécessaire possible », ce serait déjà pas si mal.


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