• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


bmalaguti 18 mai 2007 10:11

Au-delà des explications de texte ou de l’analyse des raisons de la défaite de l’une et de la victoire de l’autre, le départ de Jacques Chirac et la montée de François Bayrou marquent le début d’une ère nouvelle. Nicolas Sarkozy se veut le candidat de la rupture avec mai 68 et nous devons lui en donner acte. Les trois candidats principaux sont de purs produis de l’après 68, François Bayrou a passé son bac en 1968. .

Le PS n’incarne plus le peuple et est devenue un parti de notables à l’intérieur duquel les débats d’idées ont depuis longtemps été remplacés par une guerre de succession qui a débuté avec le « droit d’inventaire ». Sans compter les « petits candidats » qui ne représentent plus qu’eux-mêmes et laissent loin derrière les scores réalisés dans le passé par le PCF, Arlette Laguiller ou les Verts.

L’UMP a fait sa révolution et intègre désormais une part d’électeurs que les prédecesseurs avaient ignoré avant de partir en ordre de marche à la bataille qu’il va remporter presque sans combattre grâce à la complicité d’un système électoral particulièrement favorable au président élu.

Et puis au milieu du paysage politique, un troisième homme, François Bayrou, nous sert un discours nouveau en nous expliquant que l’alternative droite/gauche est dépassée et qu’il est temps de constituer un nouveau parti du centre le MODEM. Le plus surprenant est que ça a l’air de marcher et que sa popularité ne décroît pas au point que les adhérents affluent en masse et qu’il est régulièrement cité parmi les trois personnages politiques à qui les Français veulent voir jouer un rôle dans les années qui viennent.

Beaucoup d’observateurs et d’électeurs se sont interrogés sur la sincérité du discours et ne l’ont pas qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle, mais rien n’y fait, il continue sans ciller à nous asséner ses vérités. Les Français ne s’y trompent pas, car il nous parle de morale, de respect des électeurs, de faire son boulot à l’Assemblée nationale en examinant le texte à voter avant de dire oui ou non, en bref il fait passer ses électeurs avant ses élus jusqu’à accepter sans broncher et sans leur opposer de candidats qu’ils s’en aillent vers des ralliements plus lucratifs. Cet homme-là nous « bluffe » parce qu’il fait ce qu’il dit et oblige ses adversaires à l’imiter, l’un en « ouvrant » son gouvernement (pour combien de temps ?), l’autre en ne se présentant pas aux élections législatives pour ne pas cumuler les mandats

En fait, il a déjà gagné, ce qui explique que tout le monde veut le tuer parce qu’il a impulsé une réforme profonde des mœurs politiques, il a installé un autre mode de pensée qui repose sur le bon sens (quel humain oserait prétendre qu’il est toujours d’accord avec les uns et jamais d’accord avec les autres .... probablement personne) et apporte la plus lumineuse des réponses aux détracteurs de la pensée unique.

Il reste à traduire ce phénomène dans les actes et les élections à venir, cinq en trois ans, devront confirmer que le plus dur est fait et que rien ne sera plus comme avant. Si à chaque scrutin, il fédère un plus grand nombre de suffrages, la réforme des institutions deviendra inéluctable et François Bayrou aura été le « candidat de la rupture tranquille ».


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès