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Céline Ertalif Céline Ertalif 18 mai 2007 14:19

Voilà un article intéressant, qui porte sur LE sujet de notre époque : le rapport entre la technique et la politique.

Tout investissement d’infrastructure important comporte des risques techniques d’une part, et sociaux d’autre part. En ce qui concerne les risques techniques, nous sommes bien obligés de faire confiance aux techniciens quand on ne connait pas la loi de Weibull citée par Forest Ent...

Mais le risque social est toujours là aussi. La question du provisionnement est effectivement très intéressante et très importante. En fait, une durée d’amortissement n’a de sens économique que sur des techniques et des usages éprouvés.

Ecartons tout de suite la comparaison avec la privé puisque le privé gère les amortissements avec une préoccupation fiscale qui n’existe pas dans le secteur public - tout au moins tant que la privatisation n’a pas eu lieu... Tant que les techniques sont nouvelles, il y a un doute sur leur pérennité. Les choix techniques peuvent être mis en cause par toutes sortes de facteurs économiques exogènes (le prix du pétrole, la baisse ou la hausse du dollar, inflation, etc) au capital à amortir. Et dans certains domaines, de nouvelles techniques peuvent apparaitre et ruiner l’intérêt d’un investissement. Cela signifie donc que l’amortissement ou l’évaluation de la provision devrait être en permanence reconsidérée. Dit autrement, le calcul de l’amortissement dépend plus des conditions à venir que d’une référence au passé. Quand on en est là, on franchit la barrière entre risque et certitude, et dans le domaine du bien public, celle de l’administration et du politique.

Un autre aspect n’est pas abordé dans cet article et est tout à fait essentiel : c’est l’agencement de l’organisation publique pour faire face aux choix techniques. Pour situer la nature du problème, je vais juste citer un cas caricatural : on peut avoir une avance technique militaire remarquable, puis une défaite politique majeure, et ne plus avoir les moyens de dépolluer la mer de Barentz. Au-delà de cette caricature effrayante, nous avons beaucoup de problèmes qui ressemble à cela.

La faiblesse de l’aménagement du territoire, la puissance des lobbies, qu’il s’agisse des grands corps ou des grandes entreprises nationales (d’ailleurs les uns migrent assez facilement chez les autres), échappent au contrôle des populations concernées par l’impact des grandes infrastructures de transport ou d’énergie. Nos territoires prennent les balafres de toutes sortes de décisions qui leur échappent : un jour le transport d’électricité, un autre une autoroute, puis les pylônes de la téléphonie mobile etc. A chaque fois, nous avons un décideur sur un segment d’infrastructures qui échappe à tout contrôle public local. Et voilà comment on fait un trou un jour pour le téléphone, le lendemain pour le câble, le surlendemain pour l’électricité, et après pour l’eau, etc...

Pour ma part, je suis favorable à ce que toutes les infrastructures terrestres de transport et d’énergie soient sous le contrôle du seul niveau régional. A lui ensuite de déléguer éventuellement aux communautés d’agglomération ou de chercher des partenariats.

Ce type de sujet devrait faire la une. C’est plus important que le nom des ministres.


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