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jay 15 juin 2007 12:32

« En démontrant que la pédophilie est finalement une maladie semblable aux autres et traitable par voie médicamenteuse, ne risque-t-on pas de trouver une excuse facile, voire de dépénaliser, ces actes inexcusables ? »

Le problème avec la pédophilie, ou plutôt les agressions sexuelles sur mineur, c’est que le sujet est tellement sensible que nous perdons facilement de vue les tenants et aboutissants du débat ; il ne s’agit pas tant d’« excuser une agression sexuelle » parcequ’elle aurait un fondement maladif que de la définition sociale de la maladie et de la réponse que la société doit lui donner. L’utilisation pragmatique d’une technique pour prévenir des crimes, une camisole chimique en l’occurence, pourrait être tout à fait indiquée si elle est vue comme un des moyens à notre disposition pour contrôler les éléments déviants de notre société. Un élément de plus dans une panoplie qui compte déjà le bracelet électronique par exemple. Mais une certaine idéologie qui prend de plus en plus d’ampleur en Occident tend à caractérisé comme « déviant », « maladif » et donc « traitable » de plus en plus de comportements. L’augmentation importante des enfants mis sous calmant car « hyperactifs » en est l’un des signes les plus inquiétants. Dans nos sociétés vieillissantes, habituées au confort physique mais ausssi moral, nous avons de plus en plus de mal a accepter qu’un problème puisse ne pas être une « maladie » et qu’une pilule ne puisse pas le traiter.

Lancer un débat publique sur l’utilisation de camisoles chimiques pour les auteurs d’agressions sexuelles (sur mineur mais aussi sur majeurs) pourraît être l’occasion pour notre société de s’interroger sur sa perception des problèmes sociaux comme maladie et sur la réponse qu’elle veut donner à ces problèmes.

N’oublions pas que dans Orange mécanique (qui parlait d’ailleurs plus des états totalitaires et des réactions des sociétés qui leur sont soumises que de la violence gratuite des jeunes), à la fin, Alex, le « héros », est dans une scène un peu onirique d’orgie, bien qu’il se soit soumis au traitement. Comme toujours avec Kubrick, l’interprétation du spectateur est essentielle : est-ce un rêve, est-ce la réalité ? le sous-entendu est, à mon sens, qu’un comportement néfaste pour la société ne peut être éradiqué par des moyens simples, médicamenteux. Qu’il est au mieux un répit.


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