• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Perkelix Perkelix 28 juin 2007 15:01

@Pierre : Je vis depuis bientôt 10 ans à l’étranger et une situation qui m’exaspère au plus au point est l’automatisme CANADIEN = ANGLOPHONE que je côtoie partout. Pourtant, avec les français ou même les belges, les gens s’efforcent tout de suite de leur parler en français. Ce n’est pas le cas avec les québécois, parce que on nous identifie avant tout au fait nord-américain et celui-ci s’articule uniquement en anglais dans l’imaginaire collectif des gens d’outre-mer.

Donc, pour moi, une situation où je serais munis d’un passeport d’un PAYS appelé Québec devient essentielle. D’ici là, je me sens aussi lésé qu’un estonien que les gens appelleraient distraitement « russe »...

Bref, si j’étais pas indépendantiste le jour où je suis parti, là, je le suis devenu.

Pour revenir à ton article, oui, le Québec devra rendre le fait francophone attrayant pour embarquer les immigrants dans la famille québécoise avec succès et s’assurer un OUI catégorique au prochain référendum.

Ceci dit, conserver une place au fait francophone est-il réaliste dans un Québec que, suite à une récente viste, j’ai trouvé devenu totalement anglicisé ?

Je pense par exemple aux Outgames, qui se sont déroulés uniquement en anglais, le comble de l’ironie étant que seules les équipes étrangères, telle celle de Californie venue fièrement vêtue de survêtements marqués du bien français « Équipe de San-Francisco », furent sensibles au fait d’être en sol québécois, alors que les organisateurs eux-mêmes en ont fait fi.

Je pense également à l’accueil particulièrement agressif et américanisé que j’ai eu à mon arrivée au Dorval tout rénové et rebaptisé Pierre-Elliot-Trudeau. Questionné durant plus de 20 minutes par l’Immigration, qui regardait avec scepticisme le fait qu’un individu puisse être citoyen canadien tout en n’ayant pas demeuré sur le territoire depuis bientôt 10 ans, et ensuite pendant aussi longtemps par les Douanes, pour qui l’idée d’un citoyen canadien puisse ne pas résider sur le territoire et donc ne pas être assujetti aux impôts et taxes canadiennes ne rentrait pas dans la tête. Peut-on vraiment parler de Québec face à cette approche zélée et typiquement américaine de chercher des puces à tous ceux qui se pointent à la frontière, même quand il s’agit de ses propres citoyens ?

Je passerai également sur le nombre d’endroits où l’on s’est adressé à moi uniquement en anglais, s’excusant que, en tant qu’immigrant allophone, on ait jamais su trouver le temps d’apprivoiser la langue française. Dans un Québec devenu pays, ce genre de malentendu deviendrait caduque : la langue nationale serait bel et bien le français et non pas ce n’importe quoi annoncé par une pancarte au sortir de Mirabel disant (de mémoire) « Bienvenue an Canada ! Nos deux langues officielles sont l’anglais et le français, mais sentez-vous à l’aise de parler toute langue qui vous plaira. »


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès