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Philippe Vassé Philippe Vassé 1er juillet 2007 06:11

Gokyo,

Je vous remercie d’abord de votre message qui est intéressant et constructif.

Vous abordez les éléments donnés sur 3 pays : le Népal, le Bhoutan et la Chine. Il est vrai que je n’ai fait que rapidement « passer » sur les deux premiers, eu égard à leur influence très réduite sur la situation d’ensemble du continent et afin de ne pas allonger trop l’article.

Sur le Népal, je pense que nous n’avons visiblement pas les mêmes sources d’information. Je vous invite donc à lire la presse asiatique sur le sujet.... quand elle l’aborde. La guérilla maoïste continue à s’y implanter en profondeur dans le pays tout entier et les jeux officiels d’alliance apparente au niveau du pouvoir actuel ne sont à l’évidence que des manoeuvres tactiques transitoires afin de renverser définitivement la monarchie et instaurer une république. Elles ne peuvent cacher, en tout cas aux yeux des observateurs locaux avertis, la réalité profonde qui existe dans le pays.

Au Bhoutan, nul n’ignore la situation réelle -même la Banque du Développement Asiatique l’a établie publiquement fin 2006 dans un rapport officiel- et je ne vais pas développer plus ici ce que vous devez aussi connaître.

Pour la Chine, je répondais à un lecteur qui craignait une explosion de l’Etat chinois qui aurait comme conséquence des conflits ethniques et je précisais que la Chine ne connaît pas de questions « ethniques », ce qui est un fait avéré.

La question tibétaine n’est pas une question « ethnique », mais comme chacun le sait, une question éminemment politique et nationale. Le problème tibétain n’est pas une source potentielle de « conflits ethniques » pour la Chine.

Le Tibet est tout au plus, dans la situation actuelle, un fardeau financier supplémentaire inutile dans le budget militaire d’un Etat qui est en phase de dislocation, au pire, une région qui est traitée comme un « Far West » par les autorités de Pékin (cf : la voie ferroviiaire d’altitude construite récemment) et comme une « remise » pour les déchets nucléaires.

C’est aussi, mais là, nous touchons à la politique étrangère chinoise au sens large, un « pont » que les autorités de Pékin utilisent pour assurer leurs relations vers le sous-continent indien et les républiques de l’Asie Centrale de l’ex-URSS.

Considérer comme un « conflit ethnique » ou un « problème ethnique » l’occupation violente et la répression incessante de la dictature de Pékin contre le peuple tibétain serait donc une aberration.

Votre rappel des faits sur le Tibet est utile et nécessaire, mais il me semble qu’aujourd’hui, les Tibétains les plus soucieux de leur pays et de son peuple ont compris le caractère politique de la situation. C’est du fait de cette compréhension qu’ils sont dorénavant en contact étroit avec le mouvement démocratique chinois et son Président fédérateur, Wei Jinsheng.

L’avenit libre et démocratique du Tibet est lié indissolublement à l’avenir libre et démocratique de la Chine et de son peuple. Telle est l’hypothèse la plus sensée que l’on puisse poser pour l’avenir du Tibet et de son peuple.

Bien cordialement vôtre,


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