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Guy (---.---.91.222) 2 décembre 2005 15:41

Ayant vécu en Turquie ( Quartie Sisli à Istambul), je suis profondément contre son entrée dans l’union européenne.

L’Europe ne peut accepter en son sein un pays dirigé par des islamistes, fussent-ils « modérés », ne faisant pas de distinction entre la sphère politique et religieuse, et prônant à demi-mot l’application de la charià (projets de lois sur l’adultère ou le flirt, voile islamique, etc).

Curieusement, la réislamisation politique progressive de la Turquie et la dékémalisation amorcée du pays n’empêche pas les partisans de la candidature d’Ankara de continuer de présenter le pays d’Atätürk comme « un rempart contre l’islamisme ».

En effet, même si beaucoup de turcs sont « occidentalisés », il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bel et bien d’un pays musulman, et non aussi laique que l’on souhaite le sous-entendre. Ce pays apparait en effet tel quel grace à l’armée. L’adhésion de la Turquie à l’Europe signifierait que l’armée turque se retire de la vie politique et économique du pays, (le démantèlement des structures kémalistes-militaires est l’une des conditions exigées par Bruxelles en vertu des « critères de Copenhague », et au nom de l’exigence de démocratisation de la société turque). Paradoxalement, l’armée est donc aujourd’hui le seul rempart à l’islamisme.

Géographiquement et culturellement, la Turquie n’appartient pas au continent européen.

Seuls 5 % du territoire turc ( la Thrace orientale ou Turquie d’Europe) sont situés en Europe, les 95 % restants, essentiellement situés en Anatolie (ou Turquie d’Asie), se trouvant sur le continent asiatique.

En outre, tandis que les États membres de l’Union européenne sont tous enracinés qu’on le veuille ou non dans l’héritage gréco-latin et la religion judéo-chrétienne, la Turquie est composée à 98 % de musulmans qui, eux-mêmes se divisent en différentes minorités (Sunnites majoritaires, Chiites minoritaires, 12 millions d’Alévis, Confréries soufies, etc.)

A l’heure où la mondialisation réveille, partout à travers le monde, de légitimes aspirations identitaires, la constitution d’une Europe intégrant la Turquie , c’est-à-dire niant ces différences fondamentales à l’instant évoquées, ne profiterait ni à l’Europe ni à la Turquie. Bien au contraire, l’adhésion créerait les conditions de ce fameux choc des civilisations tant redouté.

Les arguments géographiques ( la Turquie n’est pas en Europe) et linguistiques (la langue turque est totalement différente des langues indo-européennes) sont importants mais finalement secondaires face à d’autres arguments plus politiques et culturels.

La Turquie et l’Europe appartiennent à des univers différents à tous égards. Ce seul argument suffit pour repousser l’idée de l’adhésion de la Turquie à l’Europe, si nous voulons qu’elle soit forte, unie, cohérente et efficace.

Et que les Turcs qui lisent ce texte ne se méprennent pas sur mes intentions, je ne suis pas raciste, j’ai vécu et travaillé chez vous, mais nous serons tous perdants si vous rentrez dans la communauté européenne. En revanche, un partenariat économique privilégié serait une meilleure solution.


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