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ddacoudre ddacoudre 30 août 2007 22:20

bonjour je te joins l’article qui était une réponse au tien qu’agoravox n’a pas passé, pour échange de point de vue, bonne lecture, cordialement.

Dans la vie de tous les jours les Français disent compter sur leur famille et amis pour 82%, sur eux-mêmes 68%, tandis que seulement 2% accordent leur confiance aux partis politiques (enquête CCA, 1999) elle date mais la tendance n’a pas évolué.

Dans le même temps les Français attendent de l’État qu’il agisse moins pour l’ensemble de la collectivité, mais qu’il prenne en compte la singularité de chaque citoyen, ce que fait le président.

Pourtant ils attendent de l’Entreprise, considération, restauration de liens sociaux par la convivialité et qu’elle invente des solutions aux problèmes contemporains.

Une manière comme une autre de dire qu’ils sont à la recherche d’une réponse pour eux-mêmes, une réponse à la dichotomie due à la contrainte imposée par la nécessité de vivre une autonomie. Une autonomie dont un des moindres paradoxes est celui énoncé plus haut. C’est à dire que les Français attendent tout d’eux même, sauf de leur propre organisation politique (gestion de la cité, du pays) dans laquelle pourtant ils peuvent exercer leur responsabilité de citoyen.

Ils ne s’investissent pas dans les structures politiques faites pour leur permettre d’exprimer leurs responsabilités d’acteurs décisionnaires et gestionnaires de la cité et de la nation ; structures dans lesquelles, justement, ils pourraient définir leurs conceptions de la liberté et de l’autonomie et satisfaire leurs attentes.

Cependant ils attendent tout de ce qui les « aliène », l’Entreprise, dont ils retirent un sentiment d’autonomie par la double capacité de production/consommation qu’elle leur fournit, et à laquelle les prépare essentiellement le système éducatif.

Ils espèrent que la satisfaction de leurs attentes viendra de la structure productrice qu’est l’Entreprise, dont l’objectif historique affiché, n’est pas de fixer un projet de société, mais d’exploiter au mieux la capacité de travail des individus pour enrichir quelques-uns uns d’entre eux.

Entreprise, dont ce qui paraît être le caractère social, n’est que la nécessité pour elle de devoir redistribuer par obligation (conflits) une part de la richesse collectée afin de préserver ses propres attentes monopolistiques au travers d’une organisation concurrentielle débridée.

Cela dans un cadre général ou l’attente des Français évolue vers une société de loisirs et hédoniste permise par le système libéral qui nécessite une réduction du temps de travail et des choix qualitatifs. Tandis que l’Entreprise, pour des raisons concurrentielles, réclame un allongement de ce même temps de travail, et dénie les conséquences positives du succès du système libéral soutenu par une l’idéologie néolibérale, et impose une restriction au travers de la circulation des masses financières dans un marché où elle trouve que les exigences qu’elle a suscitées sont trop élevées (poids des non actifs et des exclus trop lourd, demande de soins exponentiels, tendance écologique).

Ainsi, curieusement les Français n’ont pas d’espérance dans leurs structures démocratiques qu’ils ressentent comme inadaptées à leurs attentes, alors qu’elles sont le symbole d’une liberté acquise historiquement sur le monachisme, l’impérialisme, le totalitarisme, et ils mettent leurs espoirs dans une structure économique qui est le symbole du pouvoir autoritaire, du fait du prince, que donne le droit de propriété du possédant sur les autres individus.

Ils délaissent ainsi l’exercice d’un pouvoir démocratique pour confier leur attente à un pouvoir totalitaire[1].

On peut donc penser que ce paradoxe est la reconnaissance de l’obligation de trouver une forme de Démocratie de l’Entreprise, au sein de laquelle se forge aussi le destin et l’avenir de chacun. Alors que le pouvoir politique (qui est le leur) paraît loin de leurs intérêts économiques quotidiens et n’est pas en mesure de leur fournir un tableau clair et optimiste de l’avenir ; si ce n’est de se faire les pourfendeurs de l’insécurité qui bientôt inclura le droit de grève déjà bien restreint, et les contrevenants deviendrons des délinquants.

Beaucoup trop de français ignorent (surtout les jeunes générations) les raisons du mur des fédérés et autres car ils sont totalement démunis historiquement sur leur condition sociale, renoncer au droit de grève, même le limiter c’est faire le choix d’intérêt d’une classe dominante, même si comme l’aurait écrit la Boétie elle reçois l’aval des asservis qui assoient le pouvoir de toutes les tyrannies.

[1] Note des auteurs. On pourrait dire qu’en démocratie le pouvoir des citoyens c’est de transmettre le pouvoir de décision, par le suffrage, à un certain nombre d’entre eux (gouvernants). Ceux-ci seront de fait investis, revêtus de l’autorité à laquelle devront se soumettre les citoyens eux-mêmes durant une période renouvelable qu’ils se fixent aux travers de règles qu’ils se sont définis (constitution). Dans son article 2 du titre 1 la constitution est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». L’exercice du pouvoir individuel de fait s’ordonne au travers de leur participation dans des associations politiques dont le but est de regrouper les points de vue qui s’accordent pour élaborer un projet politique. L’obtention d’un suffrage majoritaire pour ce projet lui conférera, en tant que moyen, le pouvoir d’accéder à l’autorité et au commandement qui exigeront obéissance.

De fait aucun citoyen ne dispose de la réalité de son pouvoir en dehors du moment de l’expression du suffrage. Cependant il dispose du temps de la législature des gouvernants auxquels il le transmet pour le redéfinir, le conforter ou le contester au travers de « l’organisation associative » et de la liberté de penser et d’écrire. Dans ce cadre, l’Entreprise dispose du pouvoir d’autorité sur ses propres possessions (la propriété) que lui a reconnu le pouvoir des citoyens au travers des réglementations que ce même pouvoir édicte. L’autorité de l’entreprise issue du droit à la propriété s’étend aux individus qu’elle emploie, sans que ces derniers ne puissent jamais remettre en cause cette autorité de l’intérieur de l’entreprise. Nous avons donc une organisation démocratique qui déleste le citoyen de son pouvoir direct et une activité économique qui le soumet à son pouvoir absolutiste.

La Boétie en condamnant le pouvoir absolutiste de son époque disait : « les hommes peuvent nouer par le langage des relations égales et réciproques, mais un déficit dans l’échange de la parole leur substitue des relations de forces », et de dire également que lorsqu’un homme prend le pouvoir, il ne fait que recevoir ce dont les autres se démettent (discours sur la servitude volontaire). Pour Max Weber le pouvoir, qu’il appelle domination (Herrschaft), est la possibilité de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé. Il considère que la puissance suppose des capacités individuelles, sans signification sociale, que l’on veut faire triompher au sein d’une relation sociale contre toute résistance (économie et société, tome 1, chapitre1, paragraphe 16, Plon, 1971). La démocratie, par son pouvoir dont elle se démet donne à l’économie le moyen d’exercer sa puissance, parce que cette dernière rencontre chez les citoyens une obéissance prompte, automatique et schématique, en vertu d’une ou de dispositions législatives, réglementaires, coutumières ou historiques acquises ; termes par lesquels Weber définit la discipline, « nous appelons discipline la chance de rencontrer chez une multitude déterminable d’individus une obéissance prompte, automatique et schématique, en vertu d’une disposition acquise » (économie et société). La conséquence en est que le pouvoir démocratique dont les citoyens se démettent au profit des gouvernants, s’exerce durant la période de législature par ce qu’il est convenu d’appeler le « contre-pouvoir », sans entrer dans une analyse plus fine qui nécessiterait d’y distinguer le « contrepoids » au pouvoir. Si donc comme le souligne la Boétie, par le langage nous définissons la démocratie comme une délégation des pouvoirs du peuple vers des instances qui l’exerce en son nom, la réalité de son exercice participatif, qui se joue dans un rapport de force, démontre que les citoyens s’en démettent au bénéfice d’un pouvoir autoritaire sous-jacent privilégié.

[1] On pourrait dire qu’en démocratie le pouvoir des citoyens c’est de transmettre le pouvoir de décision, par le suffrage, à un certain nombre d’entre eux (gouvernants). Ceux-ci seront de fait investis, revêtus de l’autorité à laquelle devront se soumettre les citoyens eux-mêmes durant une période renouvelable qu’ils se fixent aux travers de règles qu’ils se sont définis (constitution). Dans son article 2 du titre 1 la constitution est « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». L’exercice du pouvoir individuel de fait s’ordonne au travers de leur participation dans des associations politiques dont le but est de regrouper les points de vue qui s’accordent pour élaborer un projet politique. L’obtention d’un suffrage majoritaire pour ce projet lui conférera, en tant que moyen, le pouvoir d’accéder à l’autorité et au commandement qui exigeront obéissance.

De fait aucun citoyen ne dispose de la réalité de son pouvoir en dehors du moment de l’expression du suffrage. Cependant il dispose du temps de la législature des gouvernants auxquels il le transmet pour le redéfinir, le conforter ou le contester au travers de « l’organisation associative » et de la liberté de penser et d’écrire. Dans ce cadre, l’Entreprise dispose du pouvoir d’autorité sur ses propres possessions (la propriété) que lui a reconnu le pouvoir des citoyens au travers des réglementations que ce même pouvoir édicte. L’autorité de l’entreprise issue du droit à la propriété s’étend aux individus qu’elle emploie, sans que ces derniers ne puissent jamais remettre en cause cette autorité de l’intérieur de l’entreprise. Nous avons donc une organisation démocratique qui déleste le citoyen de son pouvoir direct et une activité économique qui le soumet à son pouvoir absolutiste.

La Boétie en condamnant le pouvoir absolutiste de son époque disait : « les hommes peuvent nouer par le langage des relations égales et réciproques, mais un déficit dans l’échange de la parole leur substitue des relations de forces », et de dire également que lorsqu’un homme prend le pouvoir, il ne fait que recevoir ce dont les autres se démettent (discours sur la servitude volontaire). Pour Max Weber le pouvoir, qu’il appelle domination (Herrschaft), est la possibilité de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé. Il considère que la puissance suppose des capacités individuelles, sans signification sociale, que l’on veut faire triompher au sein d’une relation sociale contre toute résistance (économie et société, tome 1, chapitre1, paragraphe 16, Plon, 1971). La démocratie, par son pouvoir dont elle se démet donne à l’économie le moyen d’exercer sa puissance, parce que cette dernière rencontre chez les citoyens une obéissance prompte, automatique et schématique, en vertu d’une ou de dispositions législatives, réglementaires, coutumières ou historiques acquises ; termes par lesquels Weber définit la discipline, « nous appelons discipline la chance de rencontrer chez une multitude déterminable d’individus une obéissance prompte, automatique et schématique, en vertu d’une disposition acquise » (économie et société). La conséquence en est que le pouvoir démocratique dont les citoyens se démettent au profit des gouvernants, s’exerce durant la période de législature par ce qu’il est convenu d’appeler le « contre-pouvoir », sans entrer dans une analyse plus fine qui nécessiterait d’y distinguer le « contrepoids » au pouvoir. Si donc comme le souligne la Boétie, par le langage nous définissons la démocratie comme une délégation des pouvoirs du peuple vers des instances qui l’exerce en son nom, la réalité de son exercice participatif, qui se joue dans un rapport de force, démontre que les citoyens s’en démettent au bénéfice d’un pouvoir autoritaire sous-jacent privilégié qu’il soit de l’Etat exécutif ou des marchés financiers.


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