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archibald 5 novembre 2007 19:42

Pour avoir travaillé pendant plusieurs années pour l’Etat dans le domaine de la réglementation des étrangers, je peux moi-même témoigner des incohérences, voire du caractère parfois ubuesque, de la loi RESEDA (qui favorise par beaucoup de ses aspects, notamment sur la possibilité de vivre avec sa famille en France, les étrangers en situation irrégulière au détriment des réguliers), de l’appréciation totalement galvaudée du fameux article 8 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales relatif au respect de la vie privée et familiale (à force de l’invoquer à tout bout de champ, on en oublie sa réelle portée), du détournement massif des procédures d’asile (souvent ultime recours pour tenter d’obtenir un titre de séjour), de l’exploitation faite par certaines entreprises de travailleurs irréguliers (main d’œuvre peu chère et corvéable à merci) et de la très forte politisation « extrême gauche » des associations de soutien aux sans-papiers.

Aussi, je partage en grande partie l’analyse sur la politique d’immigration française de Marie Dumes, qui m’apparaît être l’une des plus pertinentes lue depuis longtemps.

Je pense que les propos parfois excessifs de ce magistrat dénoncés par l’auteur de cet article sont plus le fait d’une forte exaspération face aux situations qu’elle a pu rencontrer dans son travail que d’un parti pris politique. Ils ne remettent pas pour autant en cause la justesse de l’analyse au fond. Qui d’extrême droite plaiderait, comme elle, pour une régularisation massive des sans-papiers ? Quel partisan de sarkozy dénoncerait, comme elle, l’incohérence des politiques menées par la droite en matière d’immigration, notamment la dernière relative au regroupement familial ?

La colère de Marie Dumes est tout simplement le fruit de l’expérience dite « du terrain », de la pratique d’une réglementation au quotidien, de la confrontation à des situations humaines et sociales. Elle n’est pas l’écho d’un discours politique quelconque ou d’une prise de position militante.

Le magistrat se demande quand on pourra tenir en France un débat constructif sur l’immigration, exposer les problèmes et essayer de les résoudre en dehors de toute considération idéologique.

Si l’on souhaite avancer sur la question, il faut dans un premier temps, comme elle le propose, dépolitiser le débat, et réussir à s’affranchir des calculs électoraux, du politiquement correct et des lobbies des deux extrêmes.

N’est-ce pas déjà un début de solution ? Que propose donc l’auteur de cet article en la matière ?


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