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Gazi BORAT 30 octobre 2007 07:14

@ marsupilami

« ...Si tout le monde était réaliste, lucide et rationnel, les storytellers disparaîtraient rapidement de la circulation... »

Les sociétés « communistes » furent confrontées à ce problème..

Lorsque les régimes issus de la Révolution d’Octobre (l’Union Soviétique et ses satellites) eurent dépassé le stade de le conquête du pouvoir, ils durent, pour pouvoir fonctionner, affronter le problème de l’adhésion des masses au système.

L’idéal était évidemment d’éduquer le population et de susciter l’apparition d’un « homme nouveau », qui spontanément s’identifie au collectif et abandonne son « individualisme petit-bourgeois » hérité de l’ancien régime.

On tenta au départ de faire appel à la rationnalité de « l’homo sovieticus » puis rapidement, on trouva plus efficace que l’ingestion des classiques du marxisme : le culte du chef, infaillible et tout à la fois indulgent et sévère...

Toute une mise en scène fut élaborée et des petites histoires diffusées : ainsi, une fenêtre du Kremlin, visible par tous de la Place Rouge, était allumée jour et nuit.

Cette fenêtre était censée être le bureau de Staline et les citoyens russe qui la voyaient se répétaient : « il ne s’arrête jamais de travailler »..

Mille petites historiettes étaient colportées : lors d’une viste dans un kokhoze, Staline avait réparé un tracteur, etc, etc..

On ajouta ensuite à ce nouveau dieu des demi-dieu, héros offerts à l’adoration des masses et modèles de comportement : les oudarniks (« travailleurs de choc ») qui dépassaient les consignes des plans quinquennaux.. Tout le monde les connaissaient à l’aide de multiples historiettes bien composées diffusées dans les organes de presse..

La Grande Guerre Patriotique ajouta son lot de héros, accompagnant le virage nationaliste du régime..

Lorsque, à partir de 1956, le régime tenta de se réformer, on accusa peu à peu, non pas une perversité intrinsèque du système, qui aurait été trop destabilisatrice et aurait obligé à une remise en cause des fondements de la société soviétique et à une implosion inévitable (Gorbachev en fit les frais plus tard avec l’échec de sa perestroïka) ; mais le : « Culte de la personnalité »

Khroutchev, l’artisan de cette réforme et du passage à la « coexistence pacifique » se fit ainsi peut représenter dans le paysage soviétique et les gigantesques panneaux à l’effigie du leader disparurent comme vestiges du passé..

Ils réapparurent avec la période dite de la « glaciation brejnevienne » et, modernité oblige, de nouveaux héros et leur cortège d’historiettes : cosmonautes et scientifiques..

Moralité : l’aliénation serait-elle toujours plus efficace que l’éducation ?

gAZi bORAt


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