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5A3N5D 15 novembre 2007 14:50

@ l’auteur

«  »« Et l’indépendance et la neutralité du service public s’acquièrent par la faculté de l’Etat à permettre à toutes les personnes qui désirent travailler pour lui d’y parvenir. »«  »

Le fonctionaire n’exerce pas un métier, il occupe une fonction. Dans l’exercice de cette fonction, il a des devoirs, et le premier d’entre eux est celui de l’impartialité. Qu’un petit fonctionnaire de l’équipement n’hésite pas à faire étalage de ses convictions politiques, philosphiques ou religieuses est à la rigueur sans grande importance, dès lors qu’il fait le travail pour lequel il est payé.

En revanche, un magistrat, un préfet ne pourraient avoir un tel comportement. Il est donc parfaitement indispensable que le fonctionnaire soit à l’abri de toute pression extérieure : telle est la raison d’être du « statut des fonctionnaires » qui consigne leurs droits et leurs obligations.

La séparation des pouvoirs, principe de base de toute constitution, ne me paraîtrait guère possible dans un système où le fonctionnaire pourrait être à la merci de telle ou telle fraction de l’opinion. Donc, fragiliser le statut du fonctionnaire, y compris dans le mode de recrutement, c’est s’exposer à des dérives inacceptables. D’ailleurs, certaines catégories de fonctionnaires n’ont pas les droits accordés à tous les citoyens : un préfet (représentant de l’exécutif) ne peut se présenter à un mandat électif (législatif), et cette interdiction pèse même sur lui 5 ans après sa cessation de service.

Dans une vidéo, un parlementaire trouve tout à fait normal qu’un élu puisse gagner confortablement sa vie, recevoir une pension généreuse, et justifie ces avantages en les transformant en garde-fou contre les « influences » de l’argent auquelles il pourrait succomber. En termes plus crus, le traitement de l’élu le mettrait au-dessus de la corruption clientéliste.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/retraite+des+parlementaires/video/x3b0zr_reforme-light-pour-les-elus

Revenons à notre fonctionnaire « de base », celui qui n’a aucun pouvoir hiérarchique et qui se contente d’obéir. Le traitement de ces fonctionnaires est parfois si bas par rapport aux études qu’ils ont effectuées, à la difficulté des concours qu’ils ont passés que, de plus en plus, ils ont tendance à « arrondir » leurs fins de mois en se livrant à une activité secondaire, ce qui est formellement interdit par leur statut (principe du désintéressement). Tout n’est donc pas forcément rose dans la fonction publique et la perte considérable de pouvoir d’achat des dernières décennies ne peut qu’amplifier ce phénomène de travail au noir.

Je serais donc encore plus audacieux que vous en prétendant que non seulement les concours d’accès à la fonction publique doivent être maintenus, mais que leurs « avantages » (que certains transforment en privilèges) le soient aussi, contre vents et marées. Imaginons un fonctionnaire de police ou un gendarme se comportant comme les gardes-nationaux de 1793 !

Le fonctionnaire doit rester indépendant, aussi bien de la part du pouvoir politique que de la part de l’opinion publique, par tous les moyens, et négliger ou abolir ce principe me paraît dangereux, inconstitutionnel.


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