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Michael Texier 8 décembre 2007 14:30

Mr Berrué,

Bien que vous revendiquiez le statut de « journaliste-citoyen », votre description du rejet de certains à la loi du 10 août me semble délibérément partiale, et votre analyse de la loi proprement dite, pour le moins partielle.

En effet, vous commencez votre texte en suggérant que le rejet du texte serait un fait majoritaire chez les étudiants et que leur action serait soutenue par les « profs, chercheurs et personnels administratifs ».

Premièrement, les votes à bulletins secrets ont jusqu’à maintenant toujours démontré que la majorité des étudiants étaient opposés au blocage des facs et ne semblent pas indiquer que la loi soit si mal perçue par l’ensemble des étudiants lorsque ceux-ci s’expriment sans la pression des minorités les plus actives.

Deuxièmement, je ne nie pas qu’une partie des personnels de l’Université aient pu soutenir l’action des étudiants pour des raisons diverses (à mon avis, le plus souvent pour des motifs éloignés du contenu du texte). Cependant, je puis vous assurer que l’immense majorité des personnels des universités ne sont pas opposés à la loi et au contraire nombreux sont ceux qui la soutiennent.

J’ignore quelle est votre expérience de l’Université mais je suis moi-même enseignant-chercheur et je tenais à rectifier une affirmation qui n’est pas le reflet de la réalité. Au passage, prenez une minute pour lire l’avis d’un Maître de Conférences (moi-même) qui exprime une vision opposée à celle que vous décrivez :

http://agoravox.fr/article.php3?id_article=31318

Vous précisez par ailleurs que l’Unef, « principal syndicat étudiant » (dont j’aimerais d’ailleurs rappeler la proximité idéologique avec le PS - l’actualité concernant Mr Julliard le démontre assez clairement) a été associée à sa négociation et les déclarations embarrassées de son président durant le conflit ainsi que l’appel plus ou moins explicite de celui-ci à l’arrêt des grèves indiquent bien une position favorable au texte.

Vous dites ensuite que le texte est peu explicite et que « la technicité de la loi laissait espérer une certaine dissimulation du processus qu’elle achève » . J’ignore pour quelle raison vous dites cela. Comme vous le suggère Mr Bourdariat, je vous conseille vivement de prendre le temps de le lire (ou de le relire). Ce texte est selon moi très précis et sa lecture permet justement de démonter l’essentiel des critiques qui lui sont aujourd’hui adressées.

Ainsi, vous reprenez à votre compte les arguments que l’on entend depuis plusieurs semaines tels que celui qui consiste à affirmer que les universités verront leur budgets « inféodés à la générosité des entreprises acceptant de les subventionner ; en fermant les filières dont la rentabilité n’est pas immédiate ». Ceci est une contre-vérité qui témoigne au mieux d’une méconnaissance du texte et du fonctionnement des universités. Les financements des entreprises interviennent déjà actuellement dans nombre de projets de recherche, les futures fondations ne seront qu’une source additionnelle de revenus pour la recherche mais ne concernent pas les formations délivrées par les universités. Les choix pédagogiques des universités resteront, comme aujourd’hui, fixés par les universitaires indépendamment de la « rentabilité » des activités de recherche. L’existence actuelle d’universités pluridisciplinaires démontre que les filières « rentables » et « non rentables » gagnent au contraire à être associées .

Ensuite, vous rappelez que l’état a affirmé son engagement financier. Vous regrettez que cet engagement ne soit pas inscrit dans le cadre d’une loi de programmation. Il sera néanmoins toujours temps d’élever la voix si les promesses n’étaient pas tenues dans les années à venir. Les universitaires, croyez-moi, resteront vigilant sur ce point.

Enfin, et faute de temps je ne poursuivrai pas au delà, vous citez le collectif « Sauvons la recherche » pour justifier votre propos et vous relayez leur dénonciation du manque d’effectif (besoin de 5 000 embauches susceptibles de répondre aux défis d’une université désormais massifiée). Je tiens à insister sur le fait que ce collectif N’EST PAS REPRESENTATIF des personnels de l’Université. Les argumentaires et les propos formulés sur leur site attestent au contraire d’un parti-pris indiscutable et dévoilent la démarche partisane d’un groupe de chercheurs politiquement engagés et proches de l’extrême gauche.

Vous finissez votre article par cette interrogation : « Que veulent les étudiants ? ». J’avoue que je me pose la même question...


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