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jeanclaude (---.---.228.63) 6 janvier 2008 14:40

Projet généreux, mais pour moi pas crédible.

Politique _ Vous opposez une autre Europe à l’Europe telle qu’elle est.

Je doute que d’autres pays se rallient à votre avant-projet. Quand on voit déjà les tractations pour aboutir à une nouvelle décision commune, je ne vois vraiment pas comment vous pouvez sauvegarder (c’est à dire revenir en arrière) les états-nations indépendants et avoir une voie commune européenne avec une représentation au niveau mondial.

Déjà sur les renationalisations, à ma connaissance il n’y a qu’en France qu’elle est encore demandée par une partie significative de citoyens.

Je ne vois pas non plus comment l’Europe pourrait se constituer en archipel isolé au sein de l’océan du libéralisme mondial, avec l’accord des autres grands blocs économiques, les E.U., la Chine, le Japon. Les Grands bretons ne seront jamais d’accord.

Il y aurait des mesures de rétorsion pour nos exportations (airbus, TGV, centrales nucélaires,...). De toute façon c’est contre l’intérêt de l’Allemagne, qui n’acceptera jamais d’entrer dans votre jeu.

C’est pour cela que votre article c’est des mots, des idées dont je ne vois pas la cohérence, et donc la faisabilité d’ensemble. A moins que j’ai lu trop vite.

Pour vous résumer, vous flirtez avec tous ceux qui désignent du doigt ce que vous appelez « l’eurocratie de Bruxelles ». Je doute que dans les 26 autres pays de l’union européenne vous ayez beaucoup de citoyens qui voudraient faire avec vous une si belle tête à queue sur un tracé si difficilement élaboré (en confirmation par le nouveau Traité).

Encore une rèverie franco-française, qui ne tient pas compte de l’état d’esprit du reste de l’Europe et du reste du monde. Un stratégie défensive mortelle, mais heureusement impossible.

Economique _ La théorie de l’évolution nous montre que ceux qui ne s’adaptent pas aux nouvelles conditions de leur environnement sont les plus vulnérables. Il serait plus utile que nous analysions pourquoi nous nous désadaptons. C’est un long sujet. Pour moi c’est principalement parce que depuis trente ans nous ne sommes pas assez sensibles aux signaux qui nous viennent de notre environnement, c’est à dire du reste du monde avec lequel nous sommes en compétition. Les pays émergents sont plus sensibles que nous et sont en train de nous doubler, alors que nous discutaillons remplis de nostalgie, au lieu d’aller résolument de l’avant, dans le sens du courant.

Un exemple : nous avons raté le marché émergent des éoliennes. Demain nous serons sous-traitants des multinationales étrangères. Nous sommes en train de rater celui des capteurs solaires, demain nous les importerons de Chine ou des Etats-Unis. Seul Pierre Messmer, enterré dans la plus scandaleuse indiscrétion l’année dernière, avait une vision stratégique - c’est à dire sur un demi-siècle - et nous avons heureusement des centrales nucléaires qui nous permettent d’avoir de l’électricité à un prix décent. Qu’avons-nous fait de notre prototype d’usine marémotrice de la Rance ? Qui a foiré ?

La France avait construit les premières éoliennes - voir Wikipedia. Mais en 2004, c’est le Danemark (entreprise leader créée en 1945), l’Espagne (en 1976), l’Allemagne (en 1984), et les Etats-Unis qui sont leaders. EDF a défendu son pré carré. Sous la gauche avec l’appui des politiques qui préféraient « maintenir » les secteurs industriels lourds comme la sidérurgie, les charbonnages, EDF, GDF ; la droite parce qu’elle n’a pas de stratégie de PME et que l’écologie, c’était des embêtements.

Donc vous appuyer sur le patriotisme et sur des entreprises nationalisées pour notre avenir, pourquoi pas. Encore faut-il qu’ils soit intelligent et pas introvertis. Et le « social », c’est important, mais c’est la dépense et ce n’est pas lui qui anticipe les choix stratégiques du futur.

Un pays pour qu’il réussisse stratégiquement, il lui faut partir à point. Je ne vois pas en quoi votre appel au « patriotisme social » apporte du positif à l’avenir de la France ; une nation étant de nos jours - qu’on l’accepte ou qu’on le regrette - avant tout forte parce qu’elle tient sa place dans l’économie. Tout le reste « nous est donné par surcroît ». A l’oublier, on fourvoie ses concitoyens. Comme vous dites, qu’on soit de gauche ou de droite.


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