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En réponse à :


claude claude 13 février 2008 00:06

@ titi,

trouvé sur le net. sans commentaires .

bien à vous

 

Films, photos, sons retracent l’arrivée en France, depuis le XIXe siècle, de ces hommes, femmes et enfants venus d’ailleurs...

Notre reportage vidéo

Génération après génération, notre galerie photos

CES EXILÉS se sont retroussé les manches dans les mines du Nord, sont morts pour la nation lors des guerres mondiales, ont fait tourner les usines dans l’Hexagone des Trente Glorieuses ou ont mis au monde Michel Platini, Zinedine Zidane et Nicolas... Sarkozy. La République est allée les chercher ou ils sont venus de leur plein gré, sans le sou, traversant les Pyrénées ou la Méditerranée en quête de jours meilleurs.

" MON PERE EST MORT

Mon père est décédé cette nuit. Voici simplement ce que j’écrivais sur lui le 11 novembre 2005 dans une chroniques. 
Il est désormais délivré. Ce sera ma façon de lui dire que je l’aimais pour ce qu’il était et non pas pour ce qu’il paraissait être.

(...)

Fils d’immigrés italiens sans papiers il est passé par toutes les phases de cette fameuse intégration qui ruisselle dans les discours et les débats. D’abord ce fut dans le monde impitoyable de l’industrie sidérurgique lorraine. Là-bas dans la pièce unique du " ghetto " transalpin de Talange, au-dessus, du café où l’on évoquait les espoirs et les nostalgies, il a appris ce qu’était la pression des autres sur celles et ceux qui voulaient réussir ailleurs que chez eux. Il sait ce que " relégation ", la peur des autres, veulent dire et dans ses yeux je lis la réprobation furieuse qu’il voudrait formuler quand on semble présenter ce phénomène comme une nouveauté du XXI° siècle. La France oublie facilement qu’elle n’a jamais été tendre pour les immigrés de toutes origines. Le racisme anti-italien a été virulent, mortel, farouche. Les " macaronis " s’en souviennent… et les chasses à l’homme pratiquées, avant guerre, dans les Bouches du Rhône ne constituent pas les pages les plus glorieuses de notre histoire. D’ailleurs on ne les cite jamais ! Europe fraternelle oblige ! 
LA MEUTE DES BRAVES GENS EST LA PLUS REDOUTABLE
Les contrôles d’identité, l’angoisse de ne pas avoir des " papiers " en règle, les difficultés de trouver sa place dans une école " méprisante ", le logement taudis de domestique (le mot n’existe même plus tant il fait maintenant honte) agricole au sol en terre battue de Cursan, remontent dans sa mémoire quand il voit Sarkozy " aboyer. 
" Racaille ", " voyou ", " bandit ", " chenapan " et bientôt" assassin" ressasse le fils d’immigré hongrois ayant eu la richesse pour favoriser son installation. Ces mots uniquement lâchés pour faire bien, pour gagner des voix, pour flatter les oreilles de celles et ceux, d’autant plus sévères, qu’ils ne les ont jamais entendus prononcés à leur égard, le révulsent, le meurtrissent. 
Mon père sait que la meute des braves gens demeure la plus redoutable car elle ne cherche pas à juger mais qu’elle condamne aveuglément. Elle pourchasse physiquement et moralement. Elle généralise hâtivement. Elle se construit des certitudes sur des éléments ténus, qu’elle présente comme des preuves. Mon père l’a vécu, l’a éprouvé sans savoir se révolter.
(...)""

L’immigration italienne en Provence au XIXe siècle
La Provence a été, à la fin du XIXe siècle, une terre d’accueil pour des milliers d’immigrants venus de l’autre côté des Alpes. Tout généalogiste réalisant des relevés d’état-civil se rendra compte que l’arrivée d’immigrants italiens remonte au Second Empire (1852-1870) et que ce phénomène subit une nette accélération dans les années suivantes (Troisième République, à partir de 1875).

L’immigration italienne provient pour l’essentiel du nord de la péninsule, en particulier du Piémont et de la Toscane et, dans une moindre mesure, de Lombardie et d’Émilie-Romagne. Dans l’ensemble, les immigrés étaient des hommes jeunes et à forte mobilité. Dans les registres de décès de la fin du XIXe siècle, on trouve en effet rarement la mention d’Italiens âgés nés en France. Si l’on ne peut exclure le fait que cette immigration était provoquée par l’attrait d’emplois en France, il semblerait que la cause première soit la nécessité pour tous ces hommes et femmes de quitter un pays où les paysans étaient globalement exclus du processus de restructuration capitaliste.
Les Italiens acceptaient des emplois extrêmement pénibles. Un parlementaire italien, du nom de Napoleone Colajanni, indiquait que « les Italiens s’infiltrent partout : dans les caves, dans les mines, dans les travaux agricoles, dans les travaux de terrassement, là où il y a un salaire mesquin à gagner. (1) »

Cette concurrence dans le travail ne tarda pas à susciter des querelles, et, partant, une vive xénophobie, preuve que l’homme ne retient jamais les leçon de l’Histoire. La population française s’accroissait de façon très moyenne, tandis que les industries et les travaux publics faisaient face à un progrès vertigineux. La France était donc à la recherche d’une main-d’oeuvre abondante.

Or, le fait que les ouvriers italiens acceptaient des salaires médiocres était très mal vus par leurs collègues français et la réputation d’Italien « briseur de salaire » était communément répandue, à tel point que, pour l’ouvrier français, l’immigration italienne était une cause de la misère et du chômage. Les patrons français ne s’y trompaient pas et avaient beau jeu de proposer des salaires misérables à des hommes affamés. On trouvait dans leurs bouches des propos forcément élogieux : «  [Les Italiens] se distinguent des autres ouvriers par leurs habitudes d’ordre et leur sobriété. (...) Ils sont en général laborieux, vivant de peu (...) plus dociles que nos nationaux, font volontiers des quarts d’heure et même des demi-heures en sus de la durée réglementaire. (2)  »

Le racisme anti-italien, dans le sud de la France, était équivalent au racisme anti-belge dans le Nord du pays, et pour les mêmes raisons. Les Italiens étaient affublés de surnoms déshonorants par leurs homologues provençaux : "bachins", "babis" ("crapaud" en provençal et... en langue piémontaise), "christos" et "macaronis". Le terme "rital" était alors inusité. Plusieurs événements dramatiques motivés par la haine des étrangers ont ensanglantés les campagnes de Provence et terni de manière honteuse la réputation de nombreux Provençaux : en juin 1881, lors de ce que l’on nommera les Vêpres marseillaises, des émeutes anti-italiennes provoquèrent la mort de trois personnes, tandis que vingt-et-une autres furent blessées. La police procéda à deux cents arrestations.
Les journaux locaux jetaient souvent de l’huile sur le feu. On pouvait lire dans Le Mémorial d’Aix : « Les Italiens commencent à pousser trop loin leurs prétentions. Ils nous traiteront bientôt en pays conquis (...). Ils font une concurrence à la main-d’oeuvre française et drainent notre argent au profit de leur pays (3). » Le journal Le Jour, quant à lui, n’hésitait pas à parler de « cette marchandise nuisible, et d’ailleurs frelatée, qui s’appelle l’ouvrier italien ». (4) Comment ne pas voir sous la plume de ces journalistes haineux un véritable appel au meurtre, ou, au minimum, une justification des atrocités commises ?(...)

 

" Ce simple mot "Italien" suffisait à provoquer dans mon esprit uns succession d’images
et d’objets allant du ciel bleu inondé de lumière au poignard effilé perlé de gouttes de sang
chaud. Je voyais, en imaginant l’Italie, une casa louche, d’aspect sinistre, dissimulée à chaque
coin de rue étroite et sinueuse. Et, dans l’ombre, accoudés aux comptoirs crasseux, inondés de
chianti, des hommes rudes, sales, déguenillés, qui discutaient en grognant, la main sur le
couteau. "
La Nouvelle Gazette (Belgique, après 1945) cité par Claude Favry, La Cantine des
Italiens, Bruxelles, Labor, 1996, p. 139

D’abord, quand on est immigré,
on a intérêt à se faire tout petit,
surtout avec le chômage qui
rôde. Pris dans une manif, ou à
un meeting, c’est la carte de
travailleur qui saute, la carte
bleue. Tu te retrouves avec la
carte verte, pas le droit de mettre
les pieds sur un chantier, juste
celui de faire du tourisme. Ou
même carrément expulsé (…).
,Auteur François Cavanna
Editeur Lgf Collection Ldp, numéro 5383
Nombre de pages 376 pages
ISBN 2253024635
Editions originales Belfond - 1978
Livre de poche - avril 1980

Un mois pour les autres
Les lycéens invités à lutter contre le racisme.

Madame Noussis, professeur d’italien, ne manque pas une occasion d’éveiller les consciences de ses élèves. « Actuellement, je leur propose d’étudier des textes de Primo Levi. A propos des Italiens immigrés, dans les années 1950, je rappelle que certains restaurants leur étaient interdits. C’était hier. Ici. En France. »

 


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