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ronchonaire 28 février 2008 11:36

La monnaie n’est pas "gratuite à produire" car les banques doivent "acheter" de la monnaie centrale à la Banque Centrale qui est donc, contrairement à ce que vous affirmez, le prêteur en dernier ressort. Comme tous les "biens et services", la monnaie fait l’objet d’une offre et d’une demande et a donc un prix.

De toute façon, le problème (et donc la solution) n’est pas là : le développement, ou plutôt l’absence de développement, est avant tout un problème de volonté politique, pas de moyens financiers. Il y a quelques années, l’ONU avait fixé à 0.7% du PIB ce que les pays développés devaient allouer au développement chaque année. Seuls les pays nordiques respectent cette règle mais représentent des montants dérisoires (ce n’est pas avec 0.7% du PIB du Danemark que l’on va doter l’Afrique d’écoles, avec tout le respect que j’ai pour le Danemark.)

Les gros pays, à commencer par les Etats-Unis, sont très loin de ces 0.7% et même s’ils sont malgré tout les premiers donateurs en valeur absolue, leur non-respect de cette règle représente plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année !

Or, on estime par exemple qu’il faudrait environ 10 milliars de dollars (non pas par an mais au total) pour que la lutte contre le SIDA dans les PED soit efficace. 10 milliards de dollars, autrement dit des cacahuètes même pour un "petit" pays comme la France.

Conclusion : que les pays commencent par payer ce qu’ils doivent à l’ONU et décident de mettre les moyens et nous pourrons alors commencer à réfléchir sur une véritable politique de développement. Et je vous dis tout cela en tant qu’économiste travaillant sur ces questions.

Autre piste de réflexion, qui va à l’encontre de ce que vous suggérez : la libéralisation pourrait avoir du bon, mais à condition de l’appliquer vraiment et d’arrêter l’hypocrisie. Le problème aujourd’hui vient du fait que les règles fixées par l’OMC, qui sont très favorables aux PED, ne sont respectées ni par l’Europe ni par les Etats-Unis. Ces deux zones empêchent les PED d’exporter sur leurs marchés alors qu’elles les obligent à supprimer les droits de douanes sur leurs produits. En l’ocurrence, ce n’est pas le libéralisme qui empêche le développement économique des PED, c’est plutôt le protectionnisme des pays développés.


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