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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 19 mars 2008 12:25

Responsabiliser la finance, c’est rendre le contrôle de l’émission monétaire au peuple (nous avons vu que ni les Etats ni les banques privées ne sont capable de se retenir de faire tourner la planche à billets quand ils l’ont entre les mains). Un contrôle du parlement sur une émission monétaire d’Etat est nécessaire pour limiter la casse. Cette monnaie d’Etat, gratuite et sans intérêt, doit servir à financer les dépenses d’infrastructures de la Nation (pas le fonctionnement, qui doit résulter des ressources fiscales, générées d’ailleur par la circulation de la monnaie d’Etat, donnée en salaire aux intervenant des chantiers d’infrastructure). Rien n’empêche par ailleurs le crédit privé, basé sur un multiplicateur sévèrement encadré et contrôlé, mais auquel l’Etat ne pourrait prétendre pour son propre compte (pas d’endettement de l’Etat après des banques privées, et pas d’intervention de l’Etat en cas de conneries des privés). Ce qu’il nous faut, c’est une loi de séparation de la finance privée et de l’Etat, comme celle qui a permis, en France, de débarasser la politique de l’influence des Eglises.

Quant à responsabiliser et humaniser l’économie, je reprends mon leitmotiv : croissance zéro par une voie politiquement choisie. Sinon, c’est la nature qui choisira pour nous. Ce qui implique, entre autre, de modifier en profondeur notre système économique, qui a structurellement besoin de croissance pour perdurer, essentiellement à cause de la pratique de l’émission monétaire privée payante (intérêt sur le crédit). En effet, chaque crédit génère de l’intérêt, qui n’est pas émis par la banque en même temps que le principal. Pour rembourser capital et intérêt, le débiteur doit trouver sur le marché plus de liquidité que la banque créancière n’en a injecté. Comme près de 97% de la monnaie en circulation (masse monétaire M3) est de la monnaie de crédit générant un intérêt non créé à la date de l’émission du principal, la conclusion est simple : il n’y a pas assez d’argent à l’instant t pour rembourser toutes les dettes dues. Ce qui oblige fatalement à accroître la masse monétaire par de nouveaux crédits, eux mêmes générateurs d’intérêt. Le phénomène est auto-entretenu, et auto-accéléré. Seule l’inflation, en "dégonflant" la valeur de la monnaie émise, et donc celle de la masse d’intérêt à rembourser, permet, sur le moyen/long terme, de limiter la casse. Or, comme nous sommes en période de croyance en la vertu de l’inflation zéro...

Quant à la soi-disant politique de rigueur monétaire pour limiter l’inflation, parlons-en : la BCE a fait augmenter depuis plusieurs années la masse monétaire en euro M1 (monnaie centrale) de 10% par an, quand une croissance de 2,5%, plus une marge d’erreur de 2%, auraient dû limiter cette augmentation à moins de 5%. La BCE schizophrène ? Le résultat est là : surliquidité dans la finance, spéculation sur l’immobilier, les arts, etc, avec comme conséquence surtout une ouverture illimitée du crédit privé pour la consommation. Aujourd’hui, les conséquences nous retombent dessus en pluie, à travers une grave crise financière et immobilière, qui commence à toucher l’économie réelle (cas de Alitalia ?)


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