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En réponse à :


masuyer masuyer 4 mai 2008 22:47

Nevenoe,

les votes ne donnent pas forcément raison.

Quand vous dites que "le breton était une langue exclusivement parlée", c’est tout simplement faux. Le breton a une tradition écrite qui remonte au Moyen-Age.
Et quand bien même une langue n’aurait jamais été écrite, ce qui est le cas d’un certain nombre d’entre elles dans le monde, au nom de quelle morale ou de quelle idéologie lui interdirait-on de commencer une tradition écrite ?

Je ne dis pas tout à fait ça mais "lorsqu’on a voulu apprendre le breton à des gens qui ne le parlait pas, le breton était une langue exclusivement parlée". Vous faites comme moi, c’est humain, vous interprétez dans le sens qui vous arrange. A de rares exceptions prêts, les gens que j’ai rencontré qui avait le breton comme langue maternelle (je met à l’écart les enfants de néo-bretonnants qui ont été élevés en breton) ne savait pas le lire. Ce qui est assez logique l’école se faisant en français et même le catéchisme depuis bien longtemps.

Il ne s’agit pas non plus d’interdire de créer une tradition écrite, d’ailleurs toutes les langues ayant une tradition écrite ont commencé par avoir une existence orale (l’écriture n’étant qu’une symbolisation de phonèmes).

A-du n’est pas le synonyme de kontant. Un terme polysémique dans une langue, n’est pas forcément polysémique dans une autre, c’est mal exprimé de ma part, mais j’espère que vous me comprendrez.

Pour ma remarque sur la Haute-Bretagne, il ne s’agissait pas de contester l’ouverture de classes bilingues, je pense d’ailleurs qu’une langue n’est pas tant attachée à un territoire qu’à ses locuteurs (qui contrairement aux territoires sont mobiles).

Je suis tout à fait favorable à des classes bilingues français-breton n’importe où en France si des parents d’élèves en font la demande, comme je suis favorable à des classes bilingues français-romani, français-arabe,français-berbère etc....

Je pensais plus à la signalisation routière par exemple et à la place du gallo. Le panneau Fougères-Felger me parait un peu étrange. Je ne m’étendrai pas non plus sur certains choix graphiques pour la partie Basse-Bretagne, mais j’ai du mal à en comprendre la logique.

Toutes les langues sont naturellement dialectisées. Et toutes les langues qui sont enseignées dans un système scolaire doivent chercher des formes d’unification. Toutes les langues enseignées (qui se retrouvent en générale dans les médias) subissent un appauvrissement par rapport à la diversité des dialectes.

Nous sommes d’accord, le français n’y échappe pas, même si avec la mobilité géographique des individus et le développement des médias de masse les régionalismes tendent à disparaitre (quoiqu’on peut penser qu’ils sont remplacés par des nouveaux) . La question que je pose pour le breton concernent l’intercompréhension entre les locuteurs majoritaires (bretonnants de naissance) et les locuteurs minoritaires ’(les néo-bretonnants). Je vous accorde que d’ici à 20 ans la proportion devrait s’être inversée et que le débat qui nous anime n’aura plus aucun sens.

La question de fond étant à quoi sert une langue ? pour moi, à communiquer.

J’aurais tout à fait pu vivre sans apprendre et sans parler le breton. Il m’a permit de rencontrer des gens (dont il était la langue maternelle) et de créer une intimité plus grande qu’en français. La langue m’était moins familière que le français mais elle était plus familière à mon interlocuteur.

Pour ce qui de mon expérience professionnelle, je suis beaucoup plus mitigé. Nous nous trouvions à communiquer en permanence dans une langue étrangère aux différentes parties alors que ces différentes parties avaient en commun une langue qui leur était plus familière. Avec des enfants (dans mon cas c’était des pré-ados) cela conduisait souvent à arriver beaucoup plus rapidement à une situtation de crise. Il est assez évident que les crises éclatent lorsqu’on ne peut plus se comprendre. A la fin, j’avais un peu résolu le problème en n’hésiatnt plus à me servir du français quand nécessaire. Mais ce n’était pas des mieux vu. Ce que je vous expose ici sereinement étant le plus souvent inintelligible à mes collègues qui vivaient peut-être un peu trop dans "un monde comme si"(lol).

J’essaie de prendre un peu de recul sur ça, je suis plutôt content d’en discuter avec vous. D’avoir pris un peu de distance ne me fait pas de mal, j’aurais surement été plus teigneux sur place et à l’époque.

Nozwezh vad deoc’h ha benn ar wech all.

 

 


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