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Parpaillot Parpaillot 2 mai 2008 17:50

 

Merci à l’auteur pour son article …

 

En tant qu’usager régulier du réseau ferroviaire français (je suis détenteur de la « Carte Senior »), je ne peux malheureusement que confirmer les constations de l’auteur et témoigner de la vétusté et du délabrement avancé du réseau ferroviaire français. Je déplore et regrette sincèrement cette situation …

 

Il va de soi que le trafic « Grandes lignes », je pense au TGV, n’est pas l’objet de mes critiques, mais pour le reste, c’est catastrophique, il faut bien le dire. Pourquoi suis-je si critique et quels sont mes points de comparaison ? Il se trouve que je voyage régulièrement en train en France mais aussi dans d’autres pays européens (Suisse, Allemagne, Italie, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Espagne, etc.). Je peux donc comparer la qualité de l’offre en matière de transports ferroviaires de ces différents pays.

 

Le réseau ferroviaire proprement dit n’est pas seul en cause. L’offre de la SNCF par le biais de son site internet permettant de consulter les horaires et de commander les billets en ligne (http://www.voyages-sncf.com/leisure/fr/launch/home/), n’incite absolument pas l’usager à emprunter les lignes régionales, même si le parcourt est beaucoup plus court et les tarifs plus avantageux. Elle l’oblige pratiquement à emprunter les lignes TGV, plus chères pour le voyageur mais économiquement beaucoup plus rentables pour la SNCF, même si le gain sur la durée totale du voyage est globalement peu significatif.

C’est ainsi que je voyage régulièrement entre Genève et Tours. Le site internet de la SNCF me propose des liaisons par TGV via Paris, avec changements de gares (arrivée à Paris Gare de Lyon, déplacement en métro jusqu’à Paris Montparnasse puis TGV jusqu’à Tours), ou via Lyon. Il est vrai que selon l’horaire, la SNCF propose des dessertes par TER entre Paris Gare d’Austerlitz et Tours et aussi entre Genève et Lyon, mais dans ces deux cas, c’est toujours en complément du TGV pour le reste du parcours. Or, il existe une ligne entre Lyon et Tours par Moulins s/Allier, Bourges et Vierzon, cependant ce parcours n’est jamais proposé au départ de Genève, bien que le gain de temps sur le trajet Genève-Tours soit négligeable par TGV, ceci compte tenu des temps d’attente à Lyon-Part-Dieu ou à Paris, sans parler des inconvénients liés au changement de gares à Paris.

 

Pour témoigner maintenant concrètement de la vétusté de l’entretien de la voie, sur le parcours entre Lyon et Bourges, du côté de Chauffailles (Saône et Loire) par exemple, à certains endroits les voyageurs ont l’impression de voyager en tombereau, tant l’amplitude des secousses est grande et ce ne sont pas les usagers de cette ligne qui me contrediront !

Sur le trajet entre Vierzon et Tours, la double voie est en cours d’électrification et selon les informations fournies, « l’infrastructure modernisée permettra d’améliorer notoirement l’offre de services », mais on n’en connaît pas encore la nature, ni l’échéance. On a l’impression que ce projet en voie d’achèvement a été initié sans vision globale d’une véritable amélioration de l’offre en termes de fréquence du trafic et de réduction du temps de parcours. On ne sait même pas si l’amélioration promise de cette offre est destinée au trafic voyageur ou au fret !

 

Parlons aussi de l’entretien des gares. L’article fait apparaître une photographie de la gare de l’Hôpital-du-Gros-Bois (Doubs), petite gare sur le parcours entre Besançon (F) et Le Locle (CH). Elles sont si nombreuses ces petites gares délabrées à travers toute la France et font tellement partie du paysage qu’on les oublie, comme on oublie les carreaux cassés des vieux entrepôts des friches industrielles. Cependant lorsqu’il s’agit d’une gare plus importante, Lyon Part Dieu par exemple, le site internet SNCF vous renseigne que cette gare est équipée de bornes « WiFi » et que « cette gare a reçu le label NF Services, délivré par l’AFNOR, pour sa qualité et son amélioration » mais ne précise pas que l’un des escalators permettant d’accéder aux quais est hors service depuis plusieurs mois et que selon un panneau gribouillé, on peut lire que sa remise en exploitation ne pourra pas avoir lieu avant la décembre 2008 ! Entre-temps, les voyageurs continueront de se croiser, pressés, dans le bon vieil escalier traditionnel en trimballant et entrechoquant leurs lourds bagages.

 

Pour conclure, l’entretien du réseau ferroviaire, sans même parler de son développement, découle d’une volonté politique. C’est un choix de société. Pendant des années, on a laissé mourir des lignes de chemin de fer qui assuraient la survie économique de régions entières au profit de projets de prestiges et au développement du trafic routier et l’on se retrouve aujourd’hui devant un dilemme face à la flambée des prix du pétrole et au besoin avéré du développement des transports publics. Or le temps presse et les moyens financiers manquent !

 

Cordialement !


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