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ilias 17 mai 2008 14:08

L’auteur semble ne pas avoir saisi la notion de pensée chez krishnamurti.

Avant tout , qu’est ce que la pensée dans son sens générique ?

J’estime que la pensée peut avoir lieu sans l’existence d’un cerveau développé comme celui du primate et elle peut se suffire  d’un quasi-système nerveux comme c’est le cas chez certains végétaux. Toute tactique ou stratégie de survie de l’être vivant animal ou végétal est une résultante de la pensée.

Mais me diriez-vous de quelle pensée s’agit-il ?

 Eh bien je vous répondrais qu’il est question de la pensée paradoxalement instinctive. Pour moi, tout être vivant qu’il soit un végétal ou un animal monocellulaire s’adonne à la pensée. La pensée à ce niveau est dite instinctive, parce qu’elle est conditionnée par l’instinct et la puissance  de sa perception est proportionnelle à l’étendue de l’aire de déploiement de l’instinct concerné.

Beaucoup d’animaux et plus particulièrement les primates usent d’une pensée appelée pensée de l’intuition. Cette pensée procède de l’intrication( et non l’imbrication) de  l’instinct , l’expérience et la mémoire. Ce type de pensée a été déterminant  à l’espèce humaine dans sa phase de groupe de chasseurs cueilleurs , où la rapidité de l’action face au danger permanent est de mise, et quelque écart à ce niveau aura des conséquences vitales coûteuses.

Avec le temps et l’expérience et le développement de la mémoire face aux changements de tous ordres de l’environnement, le cerveau  de l’homme a commencé à se détacher des autres primates et à prendre de l’avance sur eux en se transformant  pour répondre aux exigences nouvelles par le biais de son auto-apprentissage de se mouvoir dans la vie.  

Ce que je veux dire, c’est que la pensée est co-substantielle à l’être humain et on ne peut s’en débarasser, et krishnamurti lui-même en convient [ cf. ses ouvrages Tradition et révolution ainsi que ses différents dialogues avec le grand physicien David bohm].

Les concepts krishnamurtiens  de révolution du cerveau, de conditionnement par la pensée via la mémoire sont mal compris.

Quand il parle de révolution du cerveau, il a en vue les gachis et les massacres dont a été l’instigatrice la civilisation matérialiste dont le dieu n’est autre que les sciences formelles, la technologie pour la technologie, le vide existentiel  et narcissique et la culture de la puissance pour la puissance. C’est tout un mode de vie avec sa civilisation, son système politique et ses relations internationales qui sont à révolutionner.

La notion de conditionnement  par la pensée signifie que la pensée tronquée réductionniste des spécialistes ne peut appréhender correctement et humainement la détresse de l’espèce humaine et la bonne hygiène sociétale de vie. Seule une pensée « holiste » non fragmentée ( dixit krishnamurti et bohm)usant naturellement de l’ensemble des ressources de perception du cerveau humain peut percevoir la réalité ultime du monde, qui est amour, reconnaissance d’autrui, et extinction de l’égocentrisme sous toutes ses formes.

On peut errer via un parmi d’innombrables chemins vers une quête spirituelle , et après être arrivé à celle-ci le chemin lui-même s’évapore, et là il n’y’a  place ni aux systèmes et modèles ni  à la technique /technologie ni à la pensée « réductionniste » et » fragmentée ».

La « plénitude  de l’univers » de bohm , la « révolution du cerveau »  de krishnamurti et la station « El-fana » (l’extinction individuelle dans l’aimé) du soufisme sont une et même destination, malgré que les chemins soient différents.


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