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armand armand 24 juin 2008 10:42

Merci de cat article, Armelle, mais, comme Linda, je me permettrai de vous faire le reproche de vous limiter à l’Antiquité. Chacun sa sensibilité dans cet extraordinaire paysage, hélas meurtri, jalonné des monuments de tous les siècles, mais pour moi, lors de mes fréquents séjours qui remontent à l’époque estudiantine, c’est incontestablement la période médiévale qui l’emporte.

Les derniers retranchements de Byzance, à Mystra, où l’on se réunissait autour de Gémiste Pléthon et sa philosophie néoplatonicienne, le Magne, sa citadelle de Monemvasia et ses habitants rudes et hospitaliers, l’immense Acrocorinthe s’élevant au-dessus des ruines de la ville antique, étroitement gardé par le piton crénelé du ’Mauvoisin’ à quelques kilomètres de là.

’Mauvoisin’ - car les Francs aussi ont laissé leur empreinte, réalisant sous l’égide des Villehardouin au XIIIe siècle le parfait état féodal - une poignée de barons autour d’un Prince ’primus inter pares’, allant bâtir leurs fiefs aux quatre coins du Péloponnèse, devenu la Morée.

Connaissez-vous sur la côte ouest, en face de l’île de Zante, l’impressionnant chateau de Clermont (Khlemoutsi) ? Celui de Santimeri (Saint-Omer !) ? Ou Karytaina, au coeur du Péloponnèse, dont le légendaire baron, Geoffroi de Bruyère, s’enfuit un jour en Italie avec la femme de son sénéchal ?

Après quelques décennies à peine, ces baronnies sombrèrent et ce fut un Philippe de Tarente qui en recuillit les morceaux, tandis que leur voisin franc au nord, le Duc de Thèbes, se voyait massacrer avec tous ses chevaliers lourdement carapaçonnés et embourbés dans les marais par ses propres mercenaires catalans.

Remontant l’histoire, on peut aussi évoquer la folle équipée du Véniien Morosini en Morée, et la construction de l’énorme forteresse Palamède à Nauplie.

Sans oublier que Nauplie est une des plus délicieuses villes grecques, l’une des seules à avoir gardé son patrimoine architectural, encore figé dans les années 1830 quand le premier chef d’Etat grec, Capodistria, fut assassiné à la sortie d’une église qu’on visite encore. De Nauplie je garde le souvenir de la plus extraordinaire générosité de la part d’un patron d’hôtel - victime de l’heure de fermeture des banques grecques le vendredi, je proposai à mon hôtelier de me changer quelques francs ; celui-ci refusa, sortit une liasse de billets de sa poche et me dit : "Prends-en ce que tu veux - tu me rembourseras la semaine prochaine"...

La liste est longue des lieux envoûtants du Péloponnèse - un faible pour les deux ports fortifiés de Koroni et Méthoni à la pointe sud-ouest...


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