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Eric 6 juillet 2008 17:05

Les archétypes du Père
 
Les archétypes de la pensée, depuis la nuit des temps, les valeurs symboliques qu’ils ont véhiculées, et la psychanalyse, ont toujours révélé que le rôle du père, est de freiner puis de canaliser par l’éducation et la loi, le désir de l’enfant. Si la grossesse de la mère est visible, et si son lien avec l’enfant est évident, aussi bien que total, c’est-à-dire fusionnel, en revanche le père et son lien avec l’enfant, relèvent du « verbe » c’est-à-dire de la reconnaissance de son acte sexuel et de sa conséquence, du domaine de la parole et du crédit qu’il accorde à la mère, et à son affirmation qu’il est le père. Le Père est le contrat originel, à la base de toute l’organisation de la société, il est le premier « savoir dire non », et le premier « savoir dire oui », extérieurs à la mère, qui engagent et sans lequel aucun développement n’est possible.
Avec le père commence la vie en société et la lente sortie de l’état fusionnel avec la mère. Le père représente la toute première ascèse, nécessaire à l’apprentissage de la « vie ». 
 
Pour ceux qui disent que ce rôle peut être tenu par la mère, car en fait c’est à ce niveau que se situe la grande mutation de la société actuelle, il faudrait revenir sur les archétypes et le rôle du Phallus symbolique en tant qu’élément déterminant. Les déboires de notre système éducatif ne sont, peut-être pas, à chercher ailleurs.
 
S’il s’avère, comme cela semble être le cas, que ce rôle symbolique ne peut être tenu par la mère, notre système actuel d’éducation est voué à l’échec et son résultat sur toute une génération n’est pas prévisible pour l’instant.
 
Comment c’est mis en place le paradigme moderne ? Les féministes pensent qu’il s’agit d’une évolution, fruit de la pensée et de l’analyse, d’un refus d’une hiérarchisation obsolète, source de discrimination. 
 
Cette vision est probablement idéaliste. Ne s’agit-il pas plutôt d’une nécessité d’un système économique qui favorise à outrance la consommation ? Tout désir, dans notre société doit se concrétiser par un acte d’achat ! Il ne s’agit plus d’éduquer le désir, démarche qui a été un formidable moteur de civilisation et de hiérarchisation des valeurs, mais plutôt de laisser libre cours à son expression, car les enfants, et le niveau de conscience et de besoins qui caractérise cet état, sont un élément déterminant et moteur de la consommation et de tout notre système. L’enfant et l’infantilisation de l’adulte et des foules, sont avec la mère érigée en principe absolu et non dé passable, les trois piliers de la consommation. Savoir dire non au désir peut se révéler couteux en termes de demande en économie marchande. Toute forme d’ascèse est actuellement bannie de l’éducation, le mot étude est lui-même rangé au rayon du ringard en raison de l’effort qu’il suggère. Tout apprentissage se doit d’être ludique parce que le ludique est rentable économiquement et qu’il peut se vendre car sa demande est spontanée, mais surtout, et c’est ce qui doit être noté et souligné, parce qu’il n’éduque pas la volonté. 
 
La société actuelle semble ignorer, dans sa superbe et son mépris des enseignements du passé, que le mot éducation que nous employons, maintenant à tord, signifie « conduire hors de » .C’est vrai que pour
l’heure nous allons tout droit dedans !
 
 
Eric de Trévarez


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