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tiptop 11 juillet 2008 08:30

Sankara est le seul dirigeant africain francophone à avoir amélioré sensiblement la situation de son pays (le burkina) en refusant toute aide extérieure notamment de la France. Il avait besoin d’aide et de soutien certes mais il savait comme beaucoup que les dés étaient pipés. Les points cardinaux de son action, durant ses quatre ans au pouvoir, étaient : lutte contre la corruption, développement autocentré, condamnation du néocolonialisme, éducation et santé pour tous, émancipation des femmes. Dans tous ces domaines, il a adopté des mesures concrètes comme la réduction du train de vie de l’Etat (à commencer par le sien propre), interdiction de certaines importations de produits alimentaires et réforme agraire, campagnes de scolarisation et de vaccinations (pour lesquelles il a reçu les félicitations de l’Organisation mondiale de la santé), dénonciation des ingérences françaises, interdiction de la polygamie et lutte contre l’excision, etc.

Lumumba a fait l’objet d’une vaste littérature. Il a été assassiné par les belges et la CIA.

Le togolais Olympio a été assassiné par Eyadema lui-m^me en 1963. Eyadema fait partie de la nébuleuse françafricaine. Il est resté au pouvoir jusqu’a sa mort en 2005.« Avec lui disparaît un ami de la France qui était pour moi un ami personnel » Jacques Chirac). Son fils se fera élire grace à un scrutin entaché d’irrégularité.

Ok voici les infos sur Nyobe et Mounié. Leaders camerounais qui a la différence de Sankara, Olympio et Lumumba n’ont jamais eu les r^nes du pouvoir. Inutile donc de fantasmer sur ce qu’il aurait pu accomplir.

3 septembre 1958 : Ruben Um Nyobé, dirigeant de l’UPC, est abattu (Cameroun) Syndicaliste, formé par la CGT française, Ruben Um Nyobé forme le 10 avril 1948, l’UPC, Union des Populations Camerounaises, section camerounaise du RDA, combattue au Nord par des notables attachés aux structures coloniales et dans la région de Yaoundé par l’Église catholique qui recrute au Sud en pays Bassa et Bamiléké, régions les plus scolarisés. L’UPC qui se déclare « communiste » ne suit pas la politique de collaboration avec le colonisateur préconisée par le RDA de Houphouet Boigny. En 1953, l’UPC constate l’inanité de la lutte sur le plan légal et Um Nyobé prend le maquis. Des émeutes, suivies de répression, éclatent en 1955. L’UPC est interdite le 13 juillet 1955. Les élections camerounaises sont fixées au 23 décembre 1956 de telle façon que l’UPC ne puisse s’y présenter. Le 9 décembre 1957, André-Marie Mbida, premier ministre98, appelle les troupes françaises pour « rétablir l’ordre » dans la Sanaga maritime (pays Bassa). La « campagne de pacification » va durer onze mois. Le 3 septembre 1958, Ruben Um Nyobé est tué près de son village natal de Boumnyebel. L’ordre de le liquider aurait, selon Pierre Péan, été donné par Maurice Delauney qui laisse à son départ en décembre 1958 « une situation détendue ». Le 19 février 1958, Ahmadou Ahidjo devient Premier ministre à la place de Mbida. Le 19 octobre 1958, le haut-commissaire Xavier Torre annonce à la radio que la France est prête à accorder l’indépendance au Cameroun. Elle sera effective le 1er janvier 1960, mais ne mettra pas un terme à la répression de l’UPC par les troupes françaises. En 1959, les troubles reprennent en pays bamiléké. De février à octobre 1960 une « campagne de pacification » est faite par l’armée française. Sources : Yves Benot, Massacres coloniaux, La Découverte, 1994 ; Marianne Cornevin, Histoire de l’Afrique contemporaine, Payot, 1978 ; François Xavier Verschave, La Françafrique - Le plus long scandale de la République, Stock, page 98 ; Mongo Beti, Le Cameroun d’Ahidjo, Temps Modernes, novembre 1972, numéro 316 (Extrait de Main basse sur le Cameroun Maspero, saisi) ; Georges Chaffard, Les carnets secrets de la décolonisation II, page 347 ; Pierre Péan, l’Homme de l’ombre, Fayard, 1990, p. 283-284.

15 octobre 1960 : Assassinat de Félix Moumié, chef de l’UPC (Cameroun) Félix Moumié succède à Ruben Um Nyobé à la tête de l’UPC (Union des Populations Camerounaises) qui lutte contre le régime néocolonial d’Ahmadou Ahidjo mis en place par Jacques Foccart. Il est empoisonné au thalium par un agent français du SDECE, se faisant passer pour journaliste, William Bechtel, à qui il a eu la naïveté d’accorder un rendez-vous dans un restaurant de Genève, la veille de son départ pour l’Afrique. Poursuivi tardivement par la Suisse, Bechtel sera arrêté à Bruxelles en 1975, extradé et acquitté en 1980, à la suite des pressions que l’on devine. Implication de la France : D’après Pierre Péan, Jacques Foccart aurait dit à propos de ce meurtre en 1995 : « Je ne crois pas que cela ait été une erreur ». Sources : Pierre Péan, L’homme de l’ombre, Fayard, 1990, page 286-287 ; François Xavier Verschave, La Françafrique - Le plus long scandale de la République, Stock, page 104 ; Mongo Beti, Le Cameroun d’Ahidjo, Temps Modernes, novembre 1972, numéro 316 (Extrait de Main basse sur le Cameroun Maspero, saisi) ; Emission "Monsieur X" sur France Inter.


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