Voyons, l’an dernier, une petite moitié des Français a voté contre l’excité de Neuilly, et évidemment, ça fait pas plaisir de le voir matin, midi et soir à la télé, dans tous les journaux, d’entendre toutes ces histoires de coeur, de voir sa mère et ses groupies (Dati) dans VSD, Points de Vue, et autres paperazziades.

L’autre, la grosse moitié, a voté pour lui en croyant qu’un avenir radieux allait illuminer la France, en faisant baisser le prix de l’essence et en augmentant les retraites, que les Vraies Valeurs d’Antan allaient revenir (discrétion, morale, travail, punitions, etc.), que le mouvement du changement allait dynamiser nos élites abruties par le socio-communisme, que l’Europe allait s’agenouiller devant le nouveau Maître de l’Elysée, et qu’on allait redresser la gueule aux tyrans de la planète, tout en foutant la Princese de Clèves dans le trou dont elle n’aurait jamais dû sortir.

Evidemment, après le Fouquet’s, le yacht Bolloré, Wolfeboro (ah les hambugers, ah l’angine blanche), le vaudeville Cecila-Carla (six mois !!), l’augmentation de 200 %, le Guilvinnec, "casse-toi pauv’con", Khadafi et ses 200 amazones plus les chameaux au Marigny, les Rôlex et les Breitling, Villiers-le-Bel (mais faut dire que depuis qu’IL est élu, y a plus d’émeutes, hein), Neuilly et l’ascension du Prince Jean le Blond vaporeux, Bachar El Assad sur les Champs admirant nos sapeurs, et la déculottade devant les Chinois, les Vraies Valeurs en ont pris un coup. Au passage, le premier truc qu’il fait voter, c’est rembourser leurs impôts aux plus riches du pays.

Là-dessus, eh oui, pendant ce temps-là, le monde tourne, le pétrole grimpe à 150 dollars le baril, les fruits et légumes prennent 15 à 20 % (ah ah ah les conditions météo, laissez-moi rire), ce qui fait que quand on a fait son aller-retour au boulot et chez Carrouf’, il ne reste même plus de quoi se faire une ratatouille. Pour acheter une banane, faut être CSP+. Sans compter les 3 à 10 % de la SNCF, du RER, les 5 % en douce d’EDF, les 15 % de GDF, etc. Y a plus de quoi partir en vacances. Gandranges ? Ah oui, zut, on avait bien dit qu’on ferait quelque chose, flûte, je retrouve pas le papier.

Pour calmer les gens, Bachelot annonce ou fait annoncer que les malades paieront plus, hein, c’est un peu de leur faute, aux malades, s’ils sont malades, faut les responsabiliser. Tiens, y a Tapie qui sort du placard et réclame, allez hop, 400 millions d’euros, comme ça la réforme dont tout le monde se fout passera, et ça fera un planqué en Suisse de plus. Allez, hop, pas d’arrêt, vite, vite, on va économiser sur l’Armée, on va fermer des villes entières, ils se reconvertiront dans la culture de la patate.

Toujours histoire de calmer les gens, Dati économise sur les frais du MInistère ne se faisant fringuer gratuit chez Dior, elle passe dans tous les magazines en bottes à talon aiguille, et se met à dos tout son Ministère et tous ses administrés. Mais c’est la copine de Cecilia, on peut rien lui refuser.

Au bout d’un an de cirque, après 80 lois votées dans la précipitation (le changement crée du stress, c’est bien connu), plus de fric pour les vacances, plus de fric pour le chauffage cet hiver, des retraites mal parties, et plus de bananes, on nous explique que les Français enthousiastes soutiennent massivement l’effort sans précédent de modernisation de notre vieux pays impulsé par Nicolas Sarkozy.

Et vous vous demandez pourquoi ils ont le moral dans les chaussettes ???