@ l’auteur,
Vous écrivez : "La consommation de pétrole à proprement parler devrait atteindre 116 millions de barils par jour [...]".
Croire cela, c’est comme croire que la terre est plate. La production mondiale de pétrole ("tous liquides" et pas seulement conventionnel) est actuellement de 87 millions de barils par jour, après un plateau légérement descendant à 85 millions depuis 2005. Tous les analystes indépendants sérieux (cf. Jancovici, ceux de l’ASPO, de "The Oil Drum" et même ceux de l’IFP) s’accordent pour affirmer que la production ne dépassera jamais 100 millions au mieux et peut-être moins de 90 millions. Presque tous les pays producteurs de pétrole conventionnel ont passé leur Peak Oil, y compris l’Arabie Saoudite. Une incertitude demeure pour la Russie, mais la courbe de sa production suggère qu’elle est en train d’atteindre son pic.
Il est donc très probable que nous soyons déjà au Peak Oil ou au moins dans le plateau de production maximal. Même l’exploitation des réserves de l’Arctique ne pourra retarder la diminution de la production mondiale que de 3 ans.
Dans ces conditions, la croissance et même le développement des pays émergents seront contraints par l’offre de pétrole. La consommation de pétrole est étroitement couplée à l’activité économique. La baisse actuelle de la demande donne donc la mesure de la récession en cours. Toute reprise de la croissance mondiale devrait faire s’envoler le prix du baril et, par voie de conséquence, celui des produits agricoles.
Sauf à disposer rapidement de sources d’énergie alternatives utilisables pour les véhicules (camions, tracteurs, etc.), la croissance mondiale n’est plus possible. Une croissance régionale reste possible, mais elle sera compensée par une décroissance dans une autre région.